La Bouquinerie

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Chris Escot
Meurtre à Crest
la gendarmerie est au parfum

192 pages. 13 euros

Á Propos de " Crime à Crest, les gendarmes sont au parfum "

René. - Vous étiez professeur de lettres, pourquoi vous décidez-vous, à presque 70 ans, à écrire?
Chris. - Pour deux raisons :
1° Longtemps j'ai été paralysée par la grandeur des auteurs qui ont été mon quotidien depuis que j'ai appris à lire. D'Andersen à Proust, de la Comtesse de Ségur à Agatha Christie, de Connoly à Chevillard, de Rabelais à Céline, qu'avais-je à faire, sinon me taire ou lire ?
2° Pendant les 40 ans que j'ai passés sur une estrade, je n'avais guère de répit entre les préparations, les corrections et la vie de femme, de mère, de fille, d'amie.
Je vais citer ma vieille amie Anne Pierjean. Á J.J. Bonbon qui lui demandait pourquoi elle publiait si peu, elle répondit " C'est que moi je n'ai pas de monsieur Anne Pierjean pour me faire cuire le rôti "
En réalité, je n'étais pas tenaillée par le désir de m'exprimer, encore moins de me raconter !
R. - Mais alors, mais alors, ça a quand même bien dû commencer un jour.
C. - Á 40 ans j'ai eu envie de faire un stage avec le C R A P, cercle de recherche et d'action pédagogique. Dans les activités proposées, il y avait un atelier d'écriture. Je m'y suis essayée avec une certaine facilité et beaucoup de plaisir. Mais j'ai compris que je ne pourrai jamais écrire sur moi, sur la douleur d'avoir perdu notre fils, j'étais condamnée à la fiction car chaque "je" ferait immanquablement resurgir l'insoutenable.
Je décidais de faire de cette expérience une occasion de mieux comprendre de l'intérieur, les écrivains que je m'échinais à faire aimer à mes élèves.
R. - Flaubert, c'était vous ?
C. - Disons que lorsque, dans une nouvelle, j'essayais de dire le passage du temps ou le statut du paysage, ou la démarche d'un personnage, j'avais par la suite plus de légitimité pour expliquer Balzac, Zola ou Hugo. Par contre en poésie j'étais assez nulle car, à part Ponge et Jaccottet, je ne lisais, je ne lis pas de poésie.
R. - Donc de 40 ans à 68 ans vous n'avez rien écrit, de quoi se rouiller la plume et les neurones !
C. - Non, j'avais découvert mon violon d'Ingres, pendant 15 ans j'ai participé à des ateliers d'écriture au cours desquels j'ai noirci des tonnes de papier dont quelques grammes en forme de nouvelles ont réchappé !
R. - Publiées, les nouvelles ?
C. - Si on veut, dans quelques revues confidentielles, lors d'obscurs concours. Je n'ai pas de talent mais du savoir-faire et la capacité de raconter des histoires brièvement. Disons que mon maître en la matière est plutôt Jules Renard que Hugo.
R. - On est toujours dans le " je voudrais bien mais j'ose point ". Comment est-on passé de cette littérature virtuelle à " Crime à Crest " ?
C. - Il y a eu la rencontre avec l'informatique et Christiane Ballaré. Cette dernière, la petite Cris, la Grabote, m'a appris à me servir du traitement de texte et a fait la maquette de mon premier ouvrage " Les recettes de La Feignasse ", un livre auto-édité qui se moque de la vague " je cuisine, donc je suis " et qui a reçu, dans mon petit cercle, un accueil chaleureux et rigolard.
R. - Les recettes de cuisine sont très tendance dans les polars mais nous sommes quand même à mille lieues de la série noire.
C. - Je suis une lectrice frénétique de polars et très secrètement, c'est ce que je voulais écrire. Deux éléments ont déclenché la chose. Un atelier d'écriture dédié au polar et l'arrivée dans ma rue, la rue Nancy Bertrand, d'une jeune, jolie et sympathique lieutenant de gendarmerie. Dès la première heure du stage, elle s'est imposée comme mon enquêtrice, comme s'est imposé le cadre, Crest, la ville où nous avons choisi de vivre il y a 40 ans.
R. - Un cadre, un personnage, cela ne suffit pas, il fallait une victime, comment l'avez-vous choisie ?
C. - N'en déplaise aux bonnes âmes, Crest recèle dans ses charmantes ruelles, bien des trafics de shit, voire de drogue plus dures et j'ai eu envie de tuer un dealer. Mais, la seule drogue que je connaisse c'est le tabac, alors j'ai inventé une autre histoire, à laquelle en tant que femme je puisse adhérer avec mes tripes.
R. - Oui, mais il y a bien d'autres éléments dans ce " Crime ", d'aucuns parleraient de mosaïque, plutôt que d'enquête.
C. - Absolument, il y a tout ce qui fait l'ordinaire d'une gendarmerie d'un bourg campagnard : les vols, les cambriolages, les bagarres entre ivrognes. Je suis issue d'une lignée de " flics " et j'ai voulu rendre hommage à cette gendarmerie qui est pour moi un humanisme. C'est ce que va apprendre ma lieutenant en même temps qu'elle apprendra à goûter le charme des ruelles et des bords de Drôme sous le regard bienveillant de la Tour et des Trois Becs.
R. - Encore un mot. Y a-t-il pour vous une écriture particulière au polar ?
C. - Oui et non, l'écriture qu'elle qu'elle soit, professionnelle ou fictionnelle, requiert le mot juste. Je n'emploie pas les mêmes mots pour un petit voyou, un proviseur ou une mère au foyer. Pour vous convaincre, relisez La guerre des boutons, " J'aurai su, j'aurai pas venu " que Louis Pergaud écrivit en 1912. J'aurais bien d'autres exemples, mais je ne voudrais pas faire preuve de pédantisme, ce à quoi, ma foi, je n'aurais que trop tendance !

Note de l'éditeur : Chris Escot a publié aussi LES RECETTES DE LA FEIGNASSE. 60 pages que nous pouvons vous expédier : 9 euros + 5 euros de frais de port forfaitairement. Pensez à grouper vos commandes. Frais de 5 euros quel que soit le nombre de livres ou de titres demandés !

 

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