La Bouquinerie

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TRES IMPORTANT MANUSCRIT
du XVIIe siècle (1698)

sur les Etats de LANGUEDOC, LYON, DAUPHINE, PROVENCE

soit 1956 pages en 4 parties.

unique et tout à fait exceptionnel

Un peu d'histoire : En 1686, Vauban publie anonymement une " Methode generalle (sic) et facile pour faire le denombrement des peuples ". Cette brochure anonyme (et sans autorisation) de 15 pages dont il ne subsiste que 2 exemplaires avait pour but de donner une méthode aux Intendants pour qu'ils fassent ce grand inventaire de la France (effectué à partir de 1696 jusqu'en 1698). Vauban se servira de ces données pour son essai sur la " dîme royale " qui sortira en 1698. Réformer l'assiette fiscale pour mieux faire entrer l'argent, le problème est éternel ! Il fallait pour cela bien connaître son pays et c'est à ce travail qu'il s'est attelé : " La vie errante que je mène depuis 40 ans et plus, m'ayant donné occasion de voir et de visiter plusieurs fois, et de plusieurs façons, la grande partie des Provinces de ce Royaume, tantôt seul, tantôt avec mes domestiques, et tantôt en compagnie de quelques ingénieurs : j'ay souvent eu l'occasion de donner carrière à mes réflexions, et de remarquer le bon et le mauvais des Païs ; d'en examiner l'état et la situation, et celuy des Peuples… ". Homme de terrain donc qui veut se doter d'outils fiables et qui ne sera (évidemment) pas écouté… car il voulait supprimer la dîme, impôt injuste pour imposer tout revenu au 1/15e ! On croit rêver…

DESCRIPTIF : Un volume in-folio (35 cm x 23 cm x 8 cm) relié, pleine basane brun d'époque, dos orné de 6 nerfs, d'une pièce de titre

(MEMOIRE / DV / LANGVEDOC) et de 6 caissons dorés à décor floral, tranches mouchetées rouges, tranchefiles, papier de garde marbré,
4 pages blanches +
5 planches de statistiques dont 4 dépliantes (concernant les Etats du Languedoc et le premier manuscrit)
+ 21ff blancs
suivi de
Mémoire sur la province de
Languedoc, 283ff + 30ff blancs
Suivi de 3 autres mémoires sur :
Lyon, 176ff + 31 ff blancs
Dauphiné, 194ff + 27ff blancs
Provence, 158ff + 58ff blancs
Total : 1956 pages dont 334 pages blanches

Etat de la reliure : Reliure pleine basane d'époque un peu usée et frottée avec quelques très petits manques de cuir en surface de la peau qui est très épaisse ; accroc à la coiffe supérieur avec manque, charnière supérieure légèrement fendue ; angle inférieur droit de la pièce de titre manquant (OC). Coins émoussés avec un manque important à un coin inférieur. Coupes avec manques. Nonobstant belle reliure d'époque.
Etat du manuscrit proprement dit : Magnifiquement écrit par une main d'époque, avec un soin et un sens esthétique marqué, sur un superbe papier vergé, assez fort, le document est dans un état exceptionnel. Le papier ne comporte pratiquement pas de rousseurs sauf sur les premières pages de garde et les planches dépliantes mises en tête du manuscrit. Environ 23 à 25 lignes par pages. Une page blanche en fin de livre manquante à moitié.

1. (Nicolas de LAMOIGNON DE BASVILLE). MEMOIRE sur la province de LANGUEDOC
(283ff + 30ff blancs).


A- L'AUTEUR : Cinquième fils du premier président Guillaume de Lamoignon, Nicolas de Lamoignon de Basville, après avoir reçu une formation scientifique des jésuites du célèbre collège parisien de Clermont, commença par exercer la profession d'avocat au Parlement de Paris où il entra dès l'âge de 18 ans, en 1666. Puis, après avoir occupé diverses fonctions, il s'orienta vers la carrière administrative et devint un des grands commis de l'Etat dont Louis XIV suivit le travail avec intérêt. D'abord nommé intendant de Poitiers en 1682, il quitta ce poste en 1685 pour rejoindre l'intendance du Languedoc qu'il dirigea d'une main de fer, se montrant l'exécuteur zélé du roi dans la mission de " catholicisation " forcée des protestants. Avec l'aide d'une trentaine de subdélégués, il se trouvait maintenant, à l'âge de 37 ans, à la tête d'une province immense, divisée en deux généralités (celle de Montpellier et celle de Toulouse) et composée de 23 diocèses !… Installé à Montpellier en 1685, il y restera durant plus de 33 ans (jusqu'en 1718).
b- L'OUVRAGE :
SA DATATION : C'est durant son séjour montpelliérain que Lamoignon de Basville rédigea son Mémoire concernant la province de Languedoc. Peut-être le commença-t-il vers 1696-97, si l'on se fie à ce que les historiens ont régulièrement affirmé en donnant ces dates comme époque de sa rédaction. Quelques-uns des manuscrits conservés de cet ouvrage portent d'ailleurs la date du 31 décembre 1697, ce qui pourrait confirmer la datation des chercheurs ; mais ces exemplaires sont moins épais, moins complets et correspondent visiblement à un premier état du mémoire que Basville aurait pu vouloir faire circuler dans son administration, sans doute en vue d'obtenir des compléments d'informations de ses subalternes locaux. En effet, il est évident qu'il le termina un peu plus tard, en 1698 (voire en 1699), comme il en apporte lui-même la preuve écrite, au moins dans le passage suivant (datation relative) de son avertissement, type de texte préliminaire qu'on écrit généralement après avoir terminé un ouvrage : " Je croy pouvoir renfermer toutes les questions qui m'ont esté faites sur la Province de Languedoc où j'ai l'honneur d'estre Intendant depuis treise ans […] " (notre manuscrit, p. 1) ; et, surtout, plus loin (notre manuscrit, p. 354-355), avec une datation plus précise, dans un tableau qui lui permet de faire l' " Estat de Ce que le Roy à [sic] retiré du Languedoc depuis le Premier Janvier 1689, Commancement [sic] de la guerre, jusques en 1698 ". On notera que la double date de 1697-1698 apparaît justement sur quelques exemplaires conservés.
UNE COMMANDE ROYALE : En fait, ce gros ouvrage comme les autres n'était pas né d'une initiative de l'intendant Basville. Il avait été écrit sur ordre de Louis XIV pour servir à l'éducation de Louis duc de Bourgogne (1682-1712), petit-fils du roi et fils aîné du Grand Dauphin, qui deviendra Dauphin à son tour, à la mort de son père en 1711. Adolescent à l'époque de la rédaction du Mémoire sur le Languedoc, ce prince avait pour gouverneur, depuis 1689, le duc Paul de Beauvillier (1648-1714) - gendre de Colbert (1619-1683) et un des proches collaborateurs de Louis XIV à la tête de l'Etat (chef du Conseil des Finances depuis 1685, membre du Conseil d'en haut avec le titre de ministre d'Etat à partir de 1691) - ; c'est ce gouverneur qui avait défini un questionnaire précis auquel Basville avait dû répondre par les développements de son livre. Il convient de rappeler que c'était ce duc de Bourgogne qui avait également Fénelon pour précepteur (lequel était un grand ami de Beauvillier), mais qui mourut avant son grand-père, laissant un seul fils survivant, le futur Louis XV.
c-LE TRAVAIL DE BASVILLE, SA RICHESSE ET SON ORIGINALITE : Le Mémoire de Basville n'est pas un simple " pensum " pour cet intendant méticuleux qui a laissé le souvenir d'un homme à la répression féroce dans sa lutte contre les protestants du Languedoc. Il se met à la tâche avec zèle et avec un certain talent, nous laissant ainsi un ouvrage du plus haut intérêt historique. Il nous apporte une documentation exceptionnellement riche d'informations (parfois introuvables ailleurs) et agréablement écrite. Son livre est le fruit du travail d'un homme cultivé et intelligent qui, avec sa compétence de juriste et d'administrateur, donne une vision affinée de l'histoire du Languedoc telle qu'on la connaissait sous Louis XIV et telle qu'elle pouvait apparaître utile dans le quotidien des hommes du temps, en particulier des serviteurs du roi. Mais surtout, ce grand commis de l'Etat, grâce à son expérience, y expose tout ce qui fait le particularisme de la province à travers ses richesses naturelles, humaines et économiques. Soucieux du détail précis et révélateur sur lequel il base toujours son argumentaire, il aborde ainsi la démographie, évoquant les classes sociales languedociennes (les " Etats " comme on disait alors et leurs sous-divisions) qui composent chaque diocèse, mais aussi la répartition religieuse de la population, en particulier en ce qui concerne la question du protestantisme qu'il connaît bien. Les structures administratives et judiciaires ou institutions, laïques aussi bien que religieuses, au niveau provincial et plus local, sont exposées de manière bien précise dans son livre, à la lumière du droit en vigueur (et de son histoire) dans les terres languedociennes ; l'intendant ne manque pas de désigner les divers responsables en poste, au moment où il écrit. Ces multiples aspects finissent au fil des pages par brosser un portrait politique, juridique et institutionnel très précis et bien vivant de la province, tout en faisant parallèlement ressortir petit à petit les droits du roi en Languedoc. L'auteur termine son livre par un état long et détaillé du commerce, de " l'industrie " (pour parler à la moderne) et des productions en général de la province, tout en évoquant les ouvrages ou travaux qui sont faits et ceux qui restent à faire pour l'amélioration de la situation languedocienne. Il a bien sûr en vue, en permanence, les intérêts du roi dont il note par le menu les montants des revenus provinciaux, qu'ils soient fiscaux ou domaniaux. C'est dans ce domaine des chiffres que Basville se montre un esprit d'avant-garde : il le connaît parfaitement et le maîtrise magnifiquement ; aussi, son ouvrage fourmille-t-il de données chiffrées et de tableaux statistiques de facture moderne, à double entrée (verticale et horizontale), ce qui est très novateur à l'époque. Bien qu'il ait produit un livre bien construit, un mémoire bien structuré, l'auteur répond ainsi, au fil des pages, sous une forme chiffrée on ne peut plus précise, aux diverses questions posées par le duc de Beauvillier, gouverneur de l'éducation du duc de Bourgogne, lequel, par ses fonctions d'homme d'Etat, connaissait bien les données chiffrées du royaume et était à même d'apprécier le travail statistique affiné de l'intendant sur la province qu'il dirigeait. Ce faisant, Basville a rédigé là un document complet et incontournable sur le Languedoc de la fin du XVIIe siècle.
NOTES SUR LES COPIES ORIGINALES QUE BASVILLE FIT REALISER : REMARQUES SUR L'ENSEMBLE DES EXEMPLAIRES CONSERVES ET LOCALISES, COMPARATIVEMENT AU NÔTRE : Les historiens ont écrit que, si l'ouvrage de Basville n'avait été publié qu'en 1734, soit dix ans après la mort de l'auteur, il avait en revanche circulé immédiatement diverses copies du Mémoire. L'imaginaire des chercheurs donne l'impression d'avoir beaucoup " travaillé " à ce sujet, sans qu'une réflexion approfondie leur ait permis d'analyser clairement les hypothèses de ce que pouvait et avait certainement pu vouloir faire l'intendant. Il paraît probable que Basville ait communiqué des copies à certains de ses subalternes, en vue d'obtenir des informations complémentaires qui devaient lui permettre de mettre la dernière main à son mémoire, avant de l'adresser au roi. Dans l'inventaire exhaustif des 84 manuscrits connus et localisés du Mémoire que Françoise Moreil publie dans la thèse qu'elle a consacrée à cet ouvrage, cette historienne précise justement que certains ne sont que des brouillons qui ont pu servir à Basville ou être corrigés par lui. Cela nous explique déjà l'existence d'un certain nombre de manuscrits conservés qui sont souvent moins épais et moins complets que la plupart des autres. Françoise Moreil nous fait effectivement découvrir que certains exemplaires comportent des lacunes plus ou moins importantes ou même ne possèdent pas quelques-unes des parties de l'ouvrage. Il est, par ailleurs, évident que certains des manuscrits, sur lesquels elle ne fournit guère d'informations, ont trop peu de pages pour être complets. Mais il n'est pas certain que tous ces exemplaires " partiels " datent bien du XVIIe siècle… En effet, F. Moreil nous révèle que 30 manuscrits ne datent que du XVIIIe siècle… Cette historienne sait d'ailleurs, par une précision manuscrite figurant sur un exemplaire qui lui appartient, que, profitant sans doute de certaines de leurs relations, " plusieurs personnes prirent des copies de ce qui avoit été écrit " (cf. réf. Moreil, p. 34). Mais, les 54 autres manuscrits ne sont pas tous datés par elle… Donc, combien y en a-t-il vraiment du XVIIe siècle ? Actuellement, nous ne le savons pas, mais si l'on retranche tous les brouillons ou versions incomplètes, il reste seulement un tout petit nombre d'exemplaires remarquables parmi ces 54 documents. Déjà, F. Moreil nous apprend que, sur l'ensemble des 84 manuscrits (les originaux du XVIIe siècle + les copies " pirates " du XVIIIe), seuls 53 comportent des tableaux statistiques. Or, peu de manuscrits en ont beaucoup, la plupart n'en présentant que quelques-uns, voire un ou deux… Selon F. Moreil, le nombre maximal de tableaux recueillis sur l'ensemble des manuscrits est de 11.


Or, la première partie du manuscrit concernant le Languedoc, très exceptionnellement, en contient 5 ! Rien que par ce fait, il est unique.
Où Basville pouvait-il faire circuler des copies ? En fait, répondant à un ordre du roi, Lamoignon de Basville ne pouvait se permettre, une fois son travail achevé, d'envisager la publication de son livre. Il se devait d'en réserver la primeur au roi lui-même, au duc de Bourgogne, à son père le Grand Dauphin et à son gouverneur le duc de Beauvillier, ainsi que, peut-être, à certaines personnes de l'entourage royal ou des plus hautes sphères de l'Etat. Ces derniers, particulièrement Louis XIV et Beauvillier, devaient agréer le travail de l'intendant, avant que celui-ci ne puisse envisager toute démarche en vue d'une éventuelle diffusion. Utilisant les quatre secrétaires en titre de son administration et leurs subalternes administratifs (les copistes), Basville fit donc réaliser, vers 1698 (ou 1699), un nombre précis de copies de son ouvrage qu'il fit relier et qu'il adressa ensuite à ces hauts personnages du royaume. Son Mémoire, remarquablement documenté, étant agréé par ces derniers, l'intendant ne pouvait qu'être tenté, pour l'efficacité de son administration et pour mieux asseoir son autorité - une autorité désormais auréolée du prestige de l'agrément royal -, de faire réaliser d'autres copies, sans doute destinées à certains subdélégués ou hauts fonctionnaires de la province de Languedoc. Il put également en offrir quelques-uns à de hauts notables provinciaux, comme ce fut le cas du manuscrit 8155 de la Bibliothèque nationale qu'il donna en 1705 au comte de Saint-Sernin (cf. Moreil, p. 28). C'est sans doute là l'explication de l'existence d'autres exemplaires manuscrits d'époque qui ont pu circuler de diverses manières, durant les trois derniers siècles. Mais, mis à part quelques dons d'exemplaires à une poignée de relations, plus ou moins amicales (ou de membres de sa parenté), Basville ne pouvait diffuser des manuscrits dans d'autres sphères que celles de son administration : le livre " appartenant " au roi ne pouvait être communiqué à quiconque en dehors de l'administration royale et plus précisément en dehors de l'administration de l'intendance languedocienne ; cette communication restait forcément sous le contrôle de l'auteur qui dirigeait ladite administration. Il paraît d'ailleurs probable qu'un certain nombre de copies réalisées pour l'intendant aient été perdues ou détruites avec le temps, si l'on se fie à la liste, finalement pas si élevée numériquement qu'on l'a prétendu, de manuscrits connus du XVIIe siècle (d'autant que les anciens détenteurs ou plutôt leurs descendants finirent naturellement, peu à peu, par oublier ce qu'était au juste ce document, souvent recopié sans le nom de Basville sur la page de titre, ce qui le destinait à devenir de moins en moins identifiable…). Les historiens ont également noté que ces exemplaires manuscrits présentaient des variantes parfois notables, non seulement entre eux, mais aussi avec le texte imprimé de 1734. On a parlé d' " humeur de copistes ". Il ne semble vraiment pas crédible qu'un simple " secrétaire de base ", faisant fonction de copiste, ait pu se permettre de retoucher de son propre chef le texte d'un grand commis de l'Etat, comme l'était l'intendant du Languedoc. En revanche, dans un manuscrit d'une telle ampleur, un " lapsus calami " ou un bourdon est forcément inévitable dans certains exemplaires et, avec la fatigue au fil des pages, ne peut, dans certains cas, qu'être suivi d'autres… Il est également évident que la réalisation des manuscrits par les copistes a pris un certain temps ; en conséquence, il serait possible que Basville, si méticuleux, ait voulu apporter quelques corrections ponctuelles aux derniers exemplaires copiés à sa demande. Par ailleurs, nous avons comparé le texte de notre manuscrit avec celui du livre imprimé de 1734 : il est évident que, dans ce dernier, on a, par-ci par-là, remplacé un mot par un autre, sans toucher au sens du texte, en vue d'en améliorer le style et la qualité littéraire ; ceci pourrait bien ne pas être le fait de l'auteur, décédé depuis dix ans, mais du libraire qui assura l'édition. Ce dernier est sans doute aussi à l'origine du changement de titre, celui de la publication imprimée - plus " commercial " - n'étant pas tout à fait conforme à l'esprit du texte, puisque l'auteur n'a naturellement pas cherché à faire un travail purement historique. Point très important, les historiens ont également fait remarquer que, comme nous l'avons vu, quelques manuscrits étaient bien plus complets que d'autres, puisqu'ils comportent des tableaux statistiques, absents de la plupart des exemplaires. Bien sûr, en dehors de manuscrits contenant une version préparatoire et inachevée du mémoire, on pourrait admettre que certains secrétaires-copistes aient oublié de recopier quelques-uns de ces tableaux qui étaient si grands qu'il fallait nécessairement en faire des dépliants hors texte et, par conséquent, les copier à part du texte proprement dit du mémoire... Mais l'examen de notre exemplaire nous amène à émettre une autre hypothèse… En effet, en nous déplaçant pour examiner notre volume sous une source de lumière plus nette, le changement d'éclairage nous a fait apparaître que tous les feuillets du livre avaient primitivement été pliés verticalement en deux, de manière souple (un peu comme on le faisait alors pour les documents juridiques), avant que ne soit réalisée la reliure. Nous n'avons pas lu cette remarque au sujet des manuscrits évoqués par les historiens, mais il est vrai que ces plis sont peu visibles. Il paraît donc évident que les divers cahiers du livre manuscrit étaient pliés de cette manière, au fur et à mesure qu'ils étaient recopiés, en vue d'être entassés en liasse (une ou plusieurs par volume) et expédiés à ceux qui en étaient destinataires, lesquels pouvaient ensuite les faire relier. Le tout étant en feuilles volantes, on comprend bien que, dans certains cas, des parties aient pu être perdues, en particulier des tableaux statistiques qu'on avait peut-être sortis de leur liasse pour s'en servir et qu'on avait pu oublier de remettre en place ensuite…
Liste des 5 tableaux statistiques qu'il contient (sur le premier manuscrit : Etats du Languedoc)


I. Feuille dépliante " Carte contenant le nombre d'Ecclésiastiques, la quantité des maisons Religieuses et Conventz de plusieurs ordres, et le nombre des Religieux qu'ilz Contiennent dans la Province de Languedoc " : classement croisé par diocèse et par ordre religieux.

Pour les autres planches voir à la fin du descriptif


II. Feuille dépliante " Carte concernant les Conventz des filles et le nombre des filles qu'ilz Contiennent dans la province de Languedoc " : classement croisé par diocèse et par ordre religieux.
III- Feuille dépliante :Tableau sans titre donnant la liste des diocèses avec les noms des archevêques ou évêques en exercice, les montants des revenus de chaque diocèse, le nombre de ses paroisses et la date la plus ancienne attestée dans son histoire.
IV- Feuille dépliante : Tableau sans titre présentant les noms du Gouverneur et des " Lieutenans generaux avec leurs Departemens "
V- " Estat du Produit du Commerce au dedans de la Province, tant des Recoltes que des Manufactures qui y sont establies, et Estat des Marchandises et denrées quy en sortent "
Principales références : - Edition originale imprimée de 1734 du Mémoire de BASVILLE (cf. références précises dans le chapeau, placé en tête de la présente expertise). - Françoise MOREIL, L'intendance du Languedoc à la fin du XVIIe siècle, édition critique du " mémoire pour l'instruction du duc de Bourgogne " (thèse de troisième cycle), Paris, CTHS, 1985. - Antoine de FALGUEROLLES, de l'Université Paul Sabatier (Toulouse), Basville statisticien solitaire du Languedoc, article sur internet : www.lsp.ups-tlse.fr/Fp/Falguerolles/ - Courrier de Madame Vivienne Miguet, conservateur général des Archives départementales de l'Hérault, en date du 29 mars 2013, donnant une description de l'exemplaire du manuscrit qui est actuellement conservé dans ce service sous la cote 1 J 1303.

 

2- Mémoire sur la province de Lyon, par Lambert d'Herbigny
176ff + 31 ff blancs


Le mémoire de Lambert d'Herbigny répond à la célèbre enquête de 1697 pour l'instruction du Dauphin, demandée par le duc de Beauvillier. L'objectif était de présenter au duc de Bourgogne un tableau du royaume, dans le droit fil des recommandations de Fénelon et de l'abbé de Fleury dans leur plan d'éducation. Le mémoire original, vraisemblablement gardé par son auteur, n'a pas été retrouvé. De nombreuses copies circulèrent rapidement. L'édition critique (CTHS, 1992) en recense 74.
La généralité de Lyon se composait du Lyonnais, du Beaujolais et du Forez ; ce mémoire, rédigé en 1698 par ordre du Duc de Bourgogne, est très curieux et d'un grand intérêt : Il offre une foule de détails sur l'état civil, ecclésiastique, militaire judiciaire et financier de la généralité. On y trouve la liste des nobles et des terres titrées, avec le nom des possesseurs, des renseignements utiles sur l'histoire de la province, sur les statistiques, les mœurs des habitants, le commerce et l'industrie, et en particulier de la soie.
Bibliographie : Le questionnaire de Lambert d'Herbigny, intendant du Lyonnais (1697), Guy de Neufbourg, M. Gonon, Revue d'Histoire Moderne & Contemporaine Année 1956 3-2 pp. 138-155.

3- Mémoire sur la province de Dauphiné, par Etienne-Jean Bouchu
194ff + 27ff blancs

 


Etienne-Jean Bouchu, maître des requêtes (1685), intendant du Dauphiné (de 1686 à 1705), conseiller d'État. Fils d'un ancien intendant de Bourgogne, il eut à régler dès son arrivée dans la province en 1686 un conflit avec le Parlement sur la question du règlement des dettes des communautés, en même temps qu'il était confronté à celle des nouveaux convertis et des nombreux religionnaires fugitifs. Dans les années qui suivirent, il fut chargé de l'intendance des armées pendant les guerres de la ligue d'Augsbourg et de Succession d'Espagne, avant de s'attacher entre 1697 et 1706 au vaste travail de révision des feux de la province, jamais réalisé depuis la mise en place de la réalité des tailles en 1634 et 1639. Si cette dernière enquête l'accapara grandement, son expérience administrative était néanmoins une garantie de qualité pour le mémoire rédigé en 1698. Contient une intéressante chronologie des comtes de Valentinois comparée aux généalogies suivant Chorier et Allard

4- Mémoire sur la province de Provence, par Pierre-Cardin Le Bret
158ff + 58ff blancs


Pierre-Cardin Le Bret, seigneur de Flacourt et de Pantin, né à Paris vers 1640 et décédé à Aix-en-Provence le 25 février 1710 (enseveli le lendemain à la Madeleine), est un parlementaire aixois des XVIIe et XVIIIe siècles. Pierre-Cardin fut successivement conseiller au grand conseil (1668), maître des requêtes (1676), intendant du Limousin (1681), du Dauphiné (1683), du Lyonnais (1686), et de Provence (1687-1704). Il fut reçu premier Président du Parlement d'Aix, le 8 octobre 1691. Il exerça la première présidence jusqu'à sa mort, survenu en 1710.
Nous trouvons très peu de ces manuscrits sur la Provence dans les fonds publics mais aucun à la BNF : Médiathèque Ceccano. Avignon, (cote 591-1500) ; Mazzarine : Ms 3220-3221 ; Aix, Méjanes 1-1229 ; Arles médiathèque : 1-425 ; Epinal : 1-204 ; Valenciennes, BM, avec le Dauphiné : 1-1057 ; Toulon (Généralité de France par Lebret).


CONCLUSION
Ce manuscrit ou plutôt ces
4 manuscrits sont tout à fait exceptionnels par la richesse unique de ce contenu conservé dans un très bel état. C'est un document du plus haut intérêt, à la fois sur le plan régional (le quart sud-Est de la France !) et national : c'est là une pièce d'archives telle qu'on n'en voit peu circuler. Il n'en existe aucune copie en France dans tous les fonds publics, y compris à la BNF, qui regroupent ces 4 mémoires. Le contenu est quasiment identique aux textes manuscrits que nous avons pu consulter mais qui chaque fois ne sont que sur une région (dans le meilleur des cas nous avons trouvé un mémoire qui comporte 2 régions : Dauphiné et Provence à Valenciennes). Ce n'est pas une vulgaire copie tardive et incomplète qui est ici proposée aux amateurs, mais une pièce quasi unique, digne des plus grands dépôts d'archives. La dernière date notée sur les renseignements du manuscrit est 1698 voire 1699, date à laquelle nous situons la rédaction de ces 4 recueils.

Prix sur demande

Planches dépliantes pour le premier mémoire concernant le LANGUEDOC




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