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Jos Jullien, un savant ardéchois oublié.
pendant plus de dix ans dans la recherche biomédicale avant de mettre ses compétences et son expérience au service de la Ligue nationale contre le cancer. Il est membre de plusieurs sociétés savantes et auteur de nombreux articles de recherche de niveau international et de plusieurs publications sur l’histoire de la médecine. EAN : 9782847942286  |
Table des matières
Du même auteur ................................................................................
10
Avant-propos ......................................................................................
11
Un médecin de campagne humaniste ................................................
15
Études de médecine .......................................................................
15
Installation à Joyeuse .....................................................................
23
Mise au point d’une boîte à pansements aseptiques
de nouvelle génération ......................................................................................
28
Construction d’un conformateur manuel ......................................
40
Création de la revue "Le médecin de campagne"
.......................... 45
Création de la revue « Le médecin de la famille
» ......................... 54
Médecin militaire en 1914-1918 ........................................................
61
Défense d’Arras : septembre 1914 – juillet 1915
........................... 64
Front d’Alsace : juillet 1915 – juillet 1916 ......................................
68
Bataille de la Somme : juillet 1916 – août 1916 .............................
71
Front d’Alsace : avril 1917 – mars 1918 .........................................
73
Hôpitaux militaires : octobre – novembre 1918 ............................
75
Recherches sur la brucellose ..............................................................
81
Création du Centre d’études des brucelloses
de Joyeuse .............. 92
Mise au point d’un vaccin polyvalent : la Paronduline ..................
99
Travaux parallèles sur la tuberculose ...........................................
112
Organisation du premier congrès des brucelloses .......................
115
Déclenchement de la seconde guerre mondiale ..........................
129
Création du Centre de prophylaxie des brucelloses ....................
135
8
Le SPIRO du docteur Jos Jullien, une étape de transition
vers la médecine thermale ..........................................................................
147
Vente par la société Manufrance .................................................
150
Élaboration d’un nouveau modèle ...............................................
153
Notice d’utilisation du spiroscope ................................................
156
Création de la société commerciale «
LE SPIRO » ........................ 163
Promotion et commercialisation du SPIRO par la société
du même nom ..............................................................................................
167
Le temps des congrès ...................................................................
172
Utilisation du SPIRO par les professionnels de santé ...................
175
De l’infectiologie à l’hydrobiologie thermale
: le plancton .............. 179
Une méthode innovante pour la culture du plancton thermal
.... 186
Formulation de la théorie biogène ...............................................
190
Collaboration avec René-Maurice Gattefossé .............................
202
Création du Laboratoire d’hydrobiologie thermale .....................
207
Rédaction du fascicule « Le mystère des eaux
thermales » ......... 214
Naissance de la gamme de cosmétiques Biotherm .....................
224
Consécration et communications à destination du
grand public 231
Poursuite des travaux à Molitg-les-Bains .....................................
247
Recherches sur les énergies ionisantes naturelles d’intensité
infinitésimale ................................................................................
252
La fin d’un géant ...............................................................................
265
Décès du docteur Jos Jullien .........................................................
270
Hommages et témoignages ..........................................................
273
Remerciements ................................................................................
279
Titres et fonctions de Jos Jullien .......................................................
283
9
Publications scientifiques de Jos Jullien ...........................................
284
Médecine générale .......................................................................
284
Infectiologie ..................................................................................
286
Crénologie ....................................................................................
289
Bibliographie sur les activités scientifiques de Jos Jullien
................ 292
Patronymes cités dans l’ouvrage......................................................
295
Avant-propos
Médecin de campagne en Vivarais, au début du siècle
dernier, Jos Jullien est un personnage aux multiples facettes.
Essentiellement connu aujourd’hui pour son activité
d'illustrateur1,2, il orne, entre 1924 et 1937, plus d’une
trentaine d'ouvrages de ses gravures, principalement aux Éditions
du pigeonnier, à Saint-Félicien-en-Vivarais, dirigées
par son ami Charles Forot3. Ces oeuvres imprimées sur des
papiers de qualité (Japon, Vidalon, Montgolfier, etc.)
font encore aujourd'hui le bonheur des collectionneurs. La préhistoire
est l’une de ses autres passions4. Il marche, littéralement,
sur les traces des premiers occupants de l’Ardèche
en fouillant cavités, abris sous roche, dolmens et «
fonds de cabanes » de son département. Entre 1906
et 1914, il entreprend un important travail d'étude de
ces sites et publie pas moins d'une soixantaine d'articles sur
le sujet. Ses découvertes sont annoncées dans le
Bulletin de la Société préhistorique française,
les Comptes rendus de l’Association française pour
l’avancement des sciences, Rhodania, ou encore dans la Revue
du Vivarais. Une partie de ses découvertes est aujourd’hui
présentée
1 Gaston Riou, « Un maître vivarois du burin : Jos
Jullien », Almanach vivarois, 1927.
2 Stéphane Rochette, Jos Jullien, une vie gravée
en Vivarais, Privas, Archives départementales de l’Ardèche,
2010.
3 Michel Fromentoux, Le Pigeonnier quarante années de décentralisation
littéraire et artistique en Vivarais, Annonay, Chez l'auteur,
1969 ; Michel Fromentoux, Culture et décentralisation :
le Pigeonnier en Vivarais, Michel Fromentoux, 1992.
4 Odette Gros et André-Charles Gros, « Un pionnier
oublié de la préhistoire ardéchoise le docteur
Jos Jullien », Ardèche Archéologie n°22,
2005, p. 50-54.
12
au sein des collections du Musée des Vans et de celles
de Vienne. Consécration, en 1914, l’historien et archiviste
honoraire de l’Ardèche Jean Régné fait
appel à lui pour rédiger la partie intitulée
« La préhistoire » de son important ouvrage
sur L’histoire du Vivarais5. Ce chapitre de soixante-dix
pages, illustré de dessins de l’auteur et de photographies,
reste encore aujourd’hui une référence. La
même année, il milite pour la création d’un
Musée vivarois, qui présenterait la richesse de
l’ethnographie régionale : « le programme de
l’ethnographie est suffisamment vaste pour être divisé
en dix chapitres : l’on considérera ainsi séparément
et dans chaque groupe humain, la vie matérielle, individuelle,
la vie de relation, la vie psychique – ou en d’autres
termes les produits de l’activité de l’individu
ou du groupe et ses manifestations matérielles ou mentales.
C’est ainsi que l’industrie, le commerce, les moeurs,
les coutumes, la littéraire, les arts, les légendes,
la mythologie, les superstitions, au même titre que les
traits physiques d’une race6 sont autant d’objets d’étude
pour l’ethnographe7 ». Malheureusement, le déclenchement
de la Première Guerre mondiale stoppera ce projet, comme
bien d’autres d’ailleurs. En parallèle, il s’engage
en politique sous les couleurs du Parti républicain radical
et radical-socialiste. Conseiller municipal depuis 1900, il occupe
pendant presque vingt ans la fonction de maire de Joyeuse, son
village, mandats pendant lesquels, il se révèle
être un homme attentif à ses concitoyens. Il modernise
les infrastructures de
5 Jean Régné, Histoire du Vivarais, tome premier,
Largentière, Mazel et Plancher, 1914.
6 Il est à noter qu’à cette époque le
mot « race » est à rapprocher de la notion
de population et ne reflète en rien un jugement péjoratif.
7 Jos Jullien, Pour un musée Vivarois, Aubenas, Habauzit,
1914, 14 p.
13
sa commune, restaure l’hôpital et offre une aide aux
plus démunis. Malgré ses nombreuses occupations,
il ne délaisse pas la littérature. A partir du début
des années vingt, il épluche tout ce qui se rapporte
à Giacomo Casanova. Ses recherches s’étalent
sur plusieurs années et aboutissent à la publication,
en octobre 1930, d’un essai, aux Éditions de la cigale,
à Uzès, intitulé « Casanova à
Nîmes8 ». Cette première publication représentait
la première partie d’un ouvrage plus important qui
devait réunir au final son texte sur le passage de Casanova
à Nîmes et ses recherches sur le séjour du
vénitien à Aix-les-Bains et la mystérieuse
M. M.9. Mais le décès prématuré de
son éditeur Georges Gourbeyre, en 1932, marqua la fin de
ce projet.
Comme vous l’aurez sans doute compris à travers ces
quelques phrases, Jos Jullien est une personnalité débordante
d’énergie, qui excelle et s’impose parmi les
meilleurs dans tout ce qu’il entreprend. Son activité
scientifique et médicale est, à l’image de
ses autres passions, dévorante et exhaustive10. Moins connue
du grand public, elle est pourtant indissociable de l’homme.
Elle fut prolifique et mena à des avancées majeures
dans ses domaines de spécialisation : mise au point d’un
des premiers traitements curatifs contre la brucellose, création
d’une nouvelle discipline : l’hydrobiologie thermale
moderne,
8 Jos Jullien, Casanova à Nîmes, Uzès, Éditions
de la cigale, 1930 (300 exemplaires dont 25 sur Vidalon teinté
à la forme et 275 sur Montgolfier.)
9 Jos Jullien, Les secrets de Casanova. Casanova à Nîmes,
Casanova à Aix-en-Savoie (présentation et mise en
page de Laurent Jullien), Brignon, Éditions de la Fenestrelle,
2022.
10 Laurent Jullien, « Le médecin ardéchois
Jos Jullien (1877-1956), un savant à la carrière
hors norme », Revue d’histoire de la pharmacie n°403,
septembre 2019, p. 381-398.
14
et fondation d’une gamme de cosmétique toujours présente
de nos jours : la gamme Biotherm11. Cet ouvrage a pour objectif
de retracer cette carrière hors norme, en y apportant une
documentation et une iconographie souvent inédites. Destinées
en priorité au grand public, ces quelques pages s’appuient
sur les écrits scientifiques et médicaux du protagoniste,
recontextualisés, avec une interaction dynamique entre
contexte historique et médical. L’ouvrage regroupe
notamment les différentes recherches que j’ai publiées
dans diverses revues spécialisées et offre un aperçu
complet de l’incroyable carrière du docteur Jos Jullien.
Si toutefois vous possédez des informations qui ne sont
pas présentées dans l’ouvrage, ou si vous désirez
apporter un témoignage, n’hésitez pas à
me contacter.
Dr. Laurent JULLIEN (PhD.) -
Membre de la Société d’histoire de la pharmacie
Membre du comité scientifique de la revue Clystère
Chapitre I.
Un médecin de campagne humaniste
Joseph Victor Jullien voit le jour le 2 janvier 1877 dans le petit
village ardéchois de Tournon, situé à une
vingtaine de kilomètres au Nord de Valence. Son père,
Frédéric, chevalier de la Légion d’honneur,
vétéran de l’expédition de Chine de
1860, est alors sous-officier de gendarmerie dans la brigade de
la commune. Jos Jullien, comme il se fait très vite appeler,
entame, à 15 ans, ses études classiques dans le
prestigieux Lycée Lalande de Bourg-en-Bresse. Très
bon élève, il obtient, dès sa première
année, un premier prix en composition française
et en thème grec et un deuxième prix de version
latine et de langue allemande. En deuxième année,
en classe de rhétorique, il est reçu à la
première partie du baccalauréat avec toujours des
prix dans ces quatre mêmes disciplines. Et à la session
de 1894, en classe de philosophie, Jos Jullien est reçu
à la seconde moitié du baccalauréat, avec
« mention au prix du tableau ».
Études de médecine
Fort de ce succès, il s’inscrit, dès la rentrée
suivante, à l’Université de médecine
de Lyon. Cette discipline résolument tournée vers
l’autre correspond en tout point à son caractère
humaniste et fraternel. Le choix de réaliser ses études
à Lyon n’est pas anodin. En effet, si la
16
Faculté de médecine de Montpellier, la plus ancienne
encore en activité, jouit alors d’un très grand
prestige pour son enseignement théorique, la Faculté
de Lyon, quant à elle, s’est forgée, au fil
des décennies, une solide réputation pour la pratique
médicale hospitalière. Après deux années
de cours théoriques intensifs, il parfait aux examens de
fin de premier cycle. Et sous l’impulsion de son père,
il rejoint, dès septembre 1897, le centre militaire de
recrutement du 3e arrondissement de Lyon et s’engage, le
25 octobre suivant, comme volontaire à l’École
du service de santé militaire. Son carnet militaire nous
donne la description d’un jeune homme mesurant « 1m77,
aux cheveux blonds, les yeux bleus, le front ordinaire, le nez
droit et le visage ovale ». Il sort de cette formation deux
ans plus tard, le 26 février 1899 avec le titre d’externe
des hôpitaux de Grenoble, spécialité médecine
générale. Il effectue son internat à l’Hôtel-Dieu,
dans le service de chirurgie osseuse de l’ardéchois
Léopold Ollier12, tout d’abord, puis dans le service
de médecine expérimentale de Raphaël Lépine13.
Il rejoint enfin le service du professeur Lacassagne14.
12 Louis Xavier Édouard Léopold Ollier (1830-1900),
médecin ardéchois, considéré comme
le fondateur de la chirurgie orthopédique moderne. Il est
l'un des premiers à appliquer de façon systématique
la méthode expérimentale à la chirurgie.
Le Musée des Vans, en Ardèche, retrace son parcours
à travers une exposition permanente. Pour en savoir plus
: Christian Frachette, « Un grand chirurgien lyonnais natif
des Vans, Léopold Ollier (1830-1900) », Mémoires
d’Ardèche et Temps Présent, cahier n°118,
15 mai 2013, p.27-29.
13 Jacques Raphaël Lépine (1840-1919), médecin
connu pour ses travaux sur la glycolyse et sur la physiopathologie
du diabète. Il est notamment le premier à définir
le pancréas comme étant une véritable glande
endocrine, poursuivant par-là les travaux de Claude Bernard.
14 Alexandre Lacassagne (1843-1924), médecin légiste,
expert près des tribunaux, fondateurs de l'anthropologie
criminelle.
17
Alexandre Lacassagne est alors titulaire de la chaire de médecine
légale et fondateur de l’anthropologie criminelle,
une approche interdisciplinaire qui étudie le phénomène
criminel dans sa globalité. Très impressionné
par le charisme et l’immense culture générale
de son illustre maître, il se prend de passion pour cette
discipline émergente au point de réaliser sa thèse
d’exercice sous l’autorité de l’éminent
médecin légiste. Il semble qu’à cette
occasion une réelle amitié se soit alors nouée
entre les deux hommes.
Ce travail bibliographique colossal, intitulé « L’industrie
des gants, études d'hygiène professionnelle et de
médecine légale », présente un état
des lieux extrêmement précis des maux dont souffrent
les ouvriers confectionnant les gants, tels que les palissonneurs,
les ponceurs, les mégissiers ou encore les teinturiers15.
Il réalise une description exhaustive des différents
métiers, de leur environnement de travail, des outils et
des instruments spécifiques à leur profession et
enfin des observations cliniques caractéristiques dont
ils souffrent. Il arrive à la conclusion que « la
fréquence relative des maladies des divers organes et appareils
peut s’expliquer par des influences de vie, de milieu et
de travail ». Cette étude se révèle
être un très juste plaidoyer à destination
des pouvoirs publics pour les sensibiliser aux blessures d’origine
professionnelle qui surviennent chez les ouvriers de l’industrie
des gants et les inciter à mettre en place des mesures
de protection appropriées. Il réalise ainsi une
véritable étude
15 Laurent Jullien, « Les dessins du docteur Jos Jullien,
des oeuvres d’art au service de la médecine »,
La Nouvelle Cigale Uzégeoise n°23, Lucie éditions,
juin 2020, p. 97-105.
18
épidémiologique et anthropologique des pathologies
fréquentes de la main chez les ouvriers de l’industrie
du cuir au début du XXe siècle. En parallèle,
il suit des cours de dessin à l’École des beaux-arts
de Lyon afin de se perfectionner dans cette technique qu’il
affectionne tout particulièrement et qui lui permet de
s’évader quelques heures avant de retourner au chevet
du patient. « Je puis vous confier que le contact permanent
avec les choses de l’art et de la littérature n’a
pas du tout nui à ma carrière, qu’au contraire,
j’ai trouvé dans cette évasion vers des zones
désintéressées un grand ressort, un réconfort
même16 », confiera-t-il quelques années plus
tard. Cette activité annexe à son travail de médecin
va bientôt prendre de l’ampleur dans sa vie et devenir,
contre toute attente, un outil complémentaire pour ses
travaux. En effet, la particularité de son manuscrit de
thèse est qu’il permet à son auteur de concilier
à la fois un travail médical et scientifique assez
austère avec son autre passion, puisqu’il illustre
lui-même son document de dessins qu’il réalise
au fil de la rédaction de son travail et qu’il signe
modestement « dessin de J Jullien ». Ces dessins,
qui révèlent déjà ce talent presque
inné de Jos Jullien, sont d’une extrême précision,
saisissant de réalisme et permettent de découvrir,
pour chaque métier, non seulement les déformations
des mains dont souffrent les ouvriers mais également les
gestes répétitifs et les instruments qui en sont
la cause. Ce qui est d’autant plus intéressant, c’est
qu’il s’agit ici de la première, et unique fois,
où Jos Jullien réunit à la fois ses talents
de médecin et d’artiste. Au-delà de cette date,
il poursuivra ces deux passions en parallèle mais de façon
16 Jos Jullien, lettre du 9 mai 1926 à Paul Gay.
19
relativement distincte. Au fil des pages, Jos Jullien énonce
ses conclusions, simples et percutantes, et nous laisse découvrir
ces précieux dessins, qui font intégralement partie
de la description des stigmates anatomocliniques observés
chez les ouvriers. Le document, en plus d’être un ouvrage
médical, est également une étude socio-économique
de l’industrie du textile de la région lyonnaise et
une présentation de tous ces métiers d’antan,
aujourd’hui presque disparus, qui faisaient autrefois la
richesse de nos campagnes et de nos villes. Jos Jullien y consacrera
d’ailleurs en 1930 un petit fascicule rédigé
en vers, publié aux Éditions de la Cigale : Les
métiers. Images et Légendes17.
Après un développement en 25 points, détaillés
en 124 pages, Jos Jullien conclut son étude par ces mots
: « les différents travaux des ouvriers de l’industrie
des gants impriment à leurs mains des stigmates, qui pour
la plupart sont constants et peuvent permettre d’établir
l’identité des individus qui en sont porteurs ».
Cette étude participe ainsi à élargir les
méthodes d’identification médico-légales
dites reconstructives ou évaluatives, c’est-à-dire
ayant pour objet l’identification d’un individu en absence
d’indices sur son identité ou d’éléments
ante-mortem. Son manuscrit est dédié de façon
reconnaissante à ses parents tout d’abord, puis, dans
un second temps, au « professeur Lacassagne, membre correspondant
de l’académie de médecine » :
« Le sujet de cette étude nous a été
donné par Monsieur le professeur Lacassagne. À chaque
étape de la rédaction de ce travail, ce maître
qui nous est cher a bien voulu nous prodiguer ses précieux
conseils, – et enfin nous faire l’honneur de présider
notre soutenance. C’est ainsi que s’augmentait encore
la dette de reconnaissance que nous avions contractée envers
lui. Dans aucune circonstance son aide, l’appui de sa haute
influence, sa sympathie ne nous ont été refusés.
Ses enseignements resteront gravés non seulement dans notre
esprit, mais encore dans notre coeur : au laboratoire la parole
et l’exemple du maître ont une portée plus haute
que la science pure. Ce sont des leçons de justice, de
bonté et d’indulgence. »
21
Diplôme de docteur en médecine de Joseph-Victor Jullien,
délivré le 6 août 1902 par le ministre de
l’Instruction publique Joseph Chaumié. ©Collection
particulière.
Il soutient sa thèse le 4 mars 1902 à la Faculté
de médecine et de pharmacie de Lyon et obtient son doctorat
avec les honneurs. Son jury est composé de quatre membres
issus de la Faculté de médecine de Lyon : le professeur
Alexandre Lacassagne, président du jury ; le professeur
Albert Florence, pharmacien en chef des hôpitaux de Lyon,
titulaire de la chaire de matière médicale et botanique,
expert près des tribunaux, qui s’est surtout fait
connaître par ses travaux de médecine légale,
assesseur ; le bactériologiste et hygiéniste Paul
Courmont, membre du jury ; et le professeur agrégé
Frédéric Collet, médecin des
22
Hôpitaux de Lyon, membre du jury. Il publie son travail
de thèse chez l’imprimeur-éditeur A. Stock
& Cie à Lyon18 à qui il avait fait appel pour
imprimer son manuscrit de thèse.
Jos Jullien gardera toujours un lien privilégié
avec son ancien maître et conservera longtemps en mémoire
ses enseignements, si bien qu’en avril 1907, lorsqu’il
faudra déterminer les causes ayant entraîné
la mort d’une jeune fille retrouvée à son domicile
à Largentière, à quelques kilomètres
de Joyeuse, il se porte volontaire, avec l’un de ses confrères,
le docteur Lenoir, pour réaliser l’autopsie. Celle-ci
conclura à un suicide par arme à feu et permettra
de résoudre cette sordide affaire qui a secoué pendant
plusieurs semaines la tranquillité habituelle de la région
: « La balle du revolver est entrée dans le milieu
de la voûte palatine, les dents restant intactes. De nombreux
grains de poudre sont incrustés à l’orifice
de la blessure. Après avoir suivi un trajet oblique, le
projectile alla se loger dans le côté droit du cerveau.
Aucune autre trace de blessure, aucune trace de violence n’ont
été constatées sur le reste du corps »,
analyse-t-il. La réalisation d’une autopsie répond
à des contraintes déontologiques, car bien que la
personne soit décédée, elle reste la patiente
des médecins légistes qui l’examinent. Cette
dernière est supervisée par au moins deux médecins,
afin de limiter le risque de manquer un élément
clinique déterminant : c’est ce qu’on appelle
la « dualité d’expert ». D’autre
part, il est fortement déconseillé que l’un
des médecins soit celui qui
18 Jos Jullien, Industrie des gants, étude d'hygiène
professionnelle et de médecine légale, Lyon, A.
Storck, 1902.
23
suivait la patiente pour éviter tout risque éventuel
de conflits d’intérêt. Enfin, l’autopsie
débute par l’étude du crâne, avant de
se poursuivre vers les membres supérieurs et le tronc et
de finir par les membres inférieurs. En effet, l’examen
du crâne peut nécessiter de retourner le corps, chose
peu pratique si l’on a préalablement ouvert l’abdomen.
En parallèle, il continue de servir dans le service de
santé des armées et monte dans les échelons.
Il passe, le 4 mars 1899, au 159e régiment d’infanterie,
où il est nommé médecin auxiliaire le 27
mars 1900. Cette même année, le sous-préfet
de Tournon établit une note confidentielle, dans laquelle
il juge les qualités de Jos Jullien : « grandes qualités
intellectuelles et morales, intelligence vive et grande, bon sens,
jugement sain et de grande qualité ». Il rejoint
le 4e régiment du génie le 24 février 1901.
Cette première année d’exercice dans l’armée
lui permet de se confronter à la réalité
du métier de médecin et d’après les
notes de ses supérieurs, Jos Jullien a toutes les qualités
pour être un excellent médecin que ce soit à
titre militaire ou bien à titre civil. Le 4 mars 1902,
jour de l’obtention de son titre de docteur en médecine,
il passe au service de réserve de l’armée active.
Affecté le 3 février 1903 à la 15e section
militaire à Marseille, il intègre le 96e régiment
d’infanterie dix jours plus tard avec le grade de médecin
aide major de 2e classe (sous-lieutenant).
Installation à Joyeuse
Sa situation professionnelle maintenant assurée, il peut
enfin s’établir et penser à son avenir. Le
22 mai 1902, à 25 ans, il épouse, à Joyeuse,
24
Camille Mesclon, la fille d’une famille de notables de la
ville. Ce mariage est l’occasion de réunir toute la
famille, à commencer par ses deux frères Alban et
Omer, respectivement officier dans l’intendance militaire
et enseignant à l’École normale de Bonneville
en Haute-Savoie. Placé hors cadre par décision ministérielle
le 6 mars 1905, et donc libéré de ses obligations
militaires, il peut à présent installer son cabinet
médical. Bien que solidement implanté dans la métropole
lyonnaise, Jos Jullien aime profondément sa terre natale,
l’Ardèche, et c'est donc tout naturellement qu'il
installe son cabinet de consultation à Joyeuse, commune
limitrophe de Rosières, où résident maintenant
ses parents. Situé tout d’abord rue de la Calade,
il sera par la suite transféré dans la maison familiale
de son épouse, située dans la rue Sainte-Anne, une
demeure de deux étages qui donne sur l’actuel square
François André. Il reçoit ses patients à
son domicile deux matinées par semaine, le mercredi et
le samedi. Son cabinet, situé au rez-de-chaussée
de son habitation, est spacieux et comprend rapidement une salle
d’analyse médicale. Les autres jours de la semaine,
il prodigue ses soins à domicile, à Joyeuse mais
aussi dans tous les villages avoisinants. Notons qu’à
cette époque, les déplacements se font en calèche,
souvent sur des chemins de campagne pas toujours faciles d’accès.
Il est joignable de jour comme de nuit, s’occupe des urgences,
des personnes âgées et réalise même
les accouchements ; le médecin de campagne suit en effet
ses patients de la naissance jusqu’à la fin de vie.
Une ancienne patiente du docteur témoigne de ses incroyables
facultés à poser un diagnostic toujours juste :
« Il a sauvé ma cousine Josette (12 ans atteint d’une
fièvre
25
typhoïde) que le Dr. Boissin19, croyait perdue. [Contacté
en pleine nuit], il a demandé à ma mère par
téléphone de vite lui faire une piqûre d’essence
de térébenthine, pour faire un abcès de fixation20.
Huit jours après, elle était sur pied. C’était
un docteur… un proche providentiel ! ». D’autres
patients rendent justice à son humanisme et à sa
grande générosité : « même si
l’on n’avait pas d’argent pour payer, le docteur
Jullien vous soignait, et pour les moins fortunés d’entre
nous, les visites n’étaient pas facturées.
Il nous laissait même parfois, de manière discrète,
un billet sur la table ». Possédant un excellent
sens du contact, sa clientèle s’accroît rapidement
et lui offre des revenus suffisamment confortables pour s’offrir
une automobile : « J’effectue 80 kilomètres
d’auto quotidiens sur nos épouvantables chemins »
confit-il à l’un de ses amis.
Ces premières années d’exercice sont marquées
par la rédaction de ses premières communications
dans lesquelles il aborde essentiellement la question des superstitions
médicales et des remèdes de grands-mères21.
Ce thème particulier, mêlant croyances
19 Joseph René Casimir Boissin (1869-1947), médecin
à Joyeuse à partir de 1895, député
de l'Ardèche de 1930 à 1936, conseiller général
du canton de Joyeuse de 1908 à sa mort. Un buste en bronze
du médecin est visible à Joyeuse, devant le Centre
Hospitalier Jos Jullien.
20 L'abcès "de fixation" ou "de dérivation"
consiste à provoquer artificiellement un abcès,
par une injection hypodermique d'essence de térébenthine,
afin de localiser une infection générale. Cette
technique, aujourd'hui abandonnée, mais bien connue du
docteur Jullien, a pourtant fait ses preuves par le passé.
21 Sur cette thématique, il est possible de consulter l’excellent
ouvrage de Pierre Ribon, Guérisseurs et remèdes
populaires dans la France ancienne : Vivarais, Cévennes
Ardèche, Horvath, 1983 (prix de la Société
d’histoire de la pharmacie en 1984).
26
ancestrales et sciences, l’intéressera toute sa vie.
Il rédige par exemple, en décembre 1904, dans les
bulletins de la Société dauphinoise d'ethnologie
et d'archéologie une note sur trois pierres médicinales22
: « Ces pierres me furent données, lors d’un
séjour dans la région de Saint-Agrève (Ardèche),
par un instituteur, qui était le dernier et sceptique rejeton
d’une famille qui avait possédé autrefois le
don de guérir. Ces pierres étaient fameuses, car
elles étaient le remède infaillible de la morsure
du serpent, du crapaud et de la racha. Le mode d’emploi était
des plus simples : les pierres étaient soumises à
l’ébullition dans l’eau et la décoction
avalée par le blessé. Ce mode de thérapeutique
par les pierres médicinales, que je n’ai vu signalé
nulle part, doit sans doute remonter à une antiquité
respectable. Il est remarquable que la surface de ces cailloux
présente des taches qui rappellent assez fidèlement
les marbrures et les verrucosités de la peau de certains
reptiles. Il y a là une image qui se rattache à
la croyance suivant laquelle posséder la reproduction figurée
d’un animal implique une domination sur cet animal, et sans
doute un pouvoir curatif sur les effets de son venin ».
Ces galets de variolite de couleur verte, présentant des
rugosités comparables à des pustules, ne sont pas
naturellement présents en Vivarais et semblent y avoir
été importés par des bergers revenant de
grandes transhumances, des guérisseurs colporteurs itinérants
et peut-être par des ouvriers agricoles saisonniers. À
cause de leurs propriétés supposées, ils
ont été conservés et transmis de génération
en génération au sein des
22 Jos Jullien, Superstitions médicales. Notes sur trois
pierres médicinales, suivi d'une discussion de M. Müller,
t. XI, Bulletins de la Société dauphinoise d'ethnologie
et d'archéologie, décembre 1904, chap. 3-4, p. 46.
27
familles, parfois sous forme de séries regroupant d’autres
pierres naturelles ou manufacturés (fossiles, cristaux,
haches polies, anneaux de verres, etc.) auxquelles les anciens
prêtaient également des propriétés
de guérison. Le docteur Jean-Marc Pastor, de Montpellier,
a publié en 1999 un excellent ouvrage sur le sujet aux
Éditions et régions, La Bouquinerie23.
Camille Mesclon et Jos Jullien, 1902, photographie Vidal, Nîmes
(Gard). ©Collection particulière.
23 Jean-Marc Pastor, Les pierres à venin et leur utilisation
en médecine populaire en Ardèche, Éditions
et régions, 1999.
28
Mise au point d’une boîte à pansements aseptiques
de nouvelle génération
Ces premières années d’exercices coïncident
également avec ses premières inventions, qu’il
conçoit comme des supports techniques pour les médecins.
C’est dans cette optique qu’il met au point, en 1906,
une boîte à pansements aseptiques de nouvelle génération,
destinée à maintenir aseptique le tissu de pansement
qu’elle renferme, pendant toute la durée de son emploi,
même si celle-ci est interrompue, rendant cette boîte
utilisable dans les milieux dépourvus d’appareils
de stérilisation24.
Depuis le début de l’humanité, l’homme
a toujours recherché les meilleurs moyens de soigner ses
blessures. Les pansements, dont les premières utilisations
remontent à l’Égypte ancienne, ont beaucoup
évolué au cours des siècles, tant par leur
composition que par leur confection. Le pansement n'adhère
plus à la blessure et a pour principal objectif de prévenir
l’infection, en agissant comme une véritable barrière
physique entre la plaie et le monde extérieur. Le coton
et la gaze remplacent les vieux pansements faits de charpie, d’étoupe
et de toile de lin. Leur fabrication devient industrielle à
partir du XIXe siècle et grâce aux travaux de Louis
Pasteur et Joseph Lister, qui démontrent la nécessité
d’utiliser des pansements aseptiques pour lutter contre les
infections bactériennes, une étape de stérilisation
est
24 Laurent Jullien, « Le pansement de campagne aseptique
Mesclon, premier pansement ardéchois », Revue d’histoire
de la pharmacie n°408, décembre 2020, p. 449-458.
29
incluse dans le procédé de fabrication. Mais les
pansements stériles et prêts à l’emploi
sont, en ce début du XXe siècle, relativement onéreux
et par conséquent peu répandus. Ils sont retrouvés
essentiellement dans les grands centres de soin et les hôpitaux.
De plus, une fois entamé, le lot de pansements doit être
à nouveau stérilisé, avant une éventuelle
nouvelle utilisation, ne permettant pas, par exemple, à
un médecin de campagne de posséder une boîte
unique qui lui servirait pendant toute sa tournée. Ainsi
de nombreux laboratoires développent leur propre pansement,
stérile, pratique et prêt à l’emploi.
C’est à ce problème que Jos Jullien s’attache
à trouver une solution en mettant au point une boîte
à pansement qui conserve son asepsie, même en cas
d’utilisation discontinue, facile d’utilisation, peu
encombrante et bon marché : « Le pansement aseptique
ne doit pas être l’apanage du chirurgien d’hôpital.
L’acte opératoire qui s’impose sans délai
à la campagne, sur le champ de bataille, en mer, dans les
milieux isolés en un mot, doit être effectué
avec les mêmes précautions minutieuses, pour lesquelles
il ne semble pas que les moyens de fortune offrent toujours une
garantie suffisante. Il faut bien reprocher à l’ébullition,
suprême et unique ressource d’asepsie des objets de
pansement, en milieu de dénuement absolu, qu’elle
suspend pendant un temps précieux une manoeuvre opératoire
qui peut demander l’excessive urgence, qu’elle suppose
l’existence de récipients, qu’en mer elle peut
être impossible à obtenir, qu’au-dessus d’une
certaine altitude, elle s’effectue à une température
insuffisante pour l’asepsie,
30
qu’elle ne donne enfin que des pansements humides25 ».
Cette invention pratique est une réponse à une problématique
concrète que Jos Jullien rencontre couramment au détour
de ses consultations dans les recoins isolés de la campagne
vivaroise. Il le déclare lui-même : « J’ai
dû me créer un matériel de pansements simple,
portatif et peu coûteux, qui m’a permis de n’être
jamais pris au dépourvu et peut-être d’éviter
de graves déboires26 ».
L’invention se présente sous forme d’une «
boîte métallique, d’un petit volume, de forme
cylindrique, avec fente longitudinale permettant la sortie progressive
d’un rouleau de gaze. L’occlusion de cette fente est
réalisée par une bande imperméable, stérilisée,
collée au sortir de l’autoclave grâce à
un mélange adhésif, antiseptique et aseptique, qui
permet d’éviter la contamination de la bande par frottement
contre les bords. Pour l’utiliser, il faut déchirer
cette bande de garantie suivant une ligne pointillée. On
saisit l’extrémité de la bande qui se présente,
et dont les premiers centimètres restés hors de
la boîte sont sacrifiés. La gaze aseptique se déroule
ensuite par simple traction. Si toute la boîte ne doit pas
être employée, on peut chiffonner, au-devant de la
fente, quelques centimètres de gaze qui ne seront pas utilisés
à l’emploi suivant27 ». L’utilisation d’un
double tampon d’ouate pour obstruer la
25 Jos Jullien, « Présentation d’un pansement
aseptique », Bulletin de la Société médico-chirurgicale
de la Drôme et de l’Ardèche, janvier 1907, p.94-97.
26 Jos Jullien, « Le pansement en chirurgie de campagne
», Revue générale de clinique et de thérapeutique
: Journal des praticiens, tome XXI, 1907, p. 843.
27 Bulletin de la Société centrale de médecine
vétérinaire, vol. 61, séance du 7 mars 1907,
1907, p.147.
31
fente à travers laquelle glisse la bande de gaze constitue
la principale originalité de cette invention, permettant
à la fois le maintien de l’asepsie et l’utilisation
discontinue du pansement. C’est en étudiant les expériences
que Louis Pasteur réalisa pour réfuter la génération
spontanée, vieilles de plus d’un demi-siècle,
que Jos Jullien eut l’idée d’utiliser cette matière.
Afin de confirmer son intuition et de tester le maintien de l’asepsie
dans la boîte après son ouverture, Jos Jullien fait
appel à l’Institut biologique Marcel-Mérieux
de Lyon, fondé tout juste une décennie auparavant,
pour réaliser des tests de cultures bactériennes
à partir des pansements extraits par traction d’une
boîte dont l’emploi a été interrompu.
Les résultats du laboratoire lyonnais sont concluants et
confirment que la bande de gaze à l’intérieur
de la boîte est maintenue stérile grâce à
l’utilisation de ce double tampon d’ouate, même
après un emploi discontinu, comme le prouve cette note
signée par Marcel Mérieux en personne : «
Recherche 6.420. Monsieur le docteur Jullien, Voici les résultats
des recherches faites avec les boites à pansements que
vous nous avez confiées (boites métalliques soudés
avec fente longitudinale ouatée, permettant la sortie progressive
d’un rouleau de gaze). Les boites (échantillons),
ont été stérilisées à l’autoclave
à 130°, puis laissées 24 heures à l’air
libre. Une série d’échantillons de gaze ont
été alors prélevés sur le paquet déroulé
(partie sortant de la boîte par traction) et ceci avec toutes
les conditions d’asepsie voulues. Ces échantillons
ont été déposés dans des tubes de
bouillon stérile et mis dans l’étuve à
35°. Aucun des tubes ne s’est troublé après
5 jours d’étuves (…) J’estime que l’essai
est suffisant
32
pour conclure à l’asepsie absolue de vos bandes de
pansement. MERIEUX28 ».
Cette ingénieuse invention fait l’objet d’un
dépôt de brevet, pour lequel Jos Jullien fait appel
à Jules Armengaud jeune, ancien polytechnicien, ingénieur-conseil
et juriste spécialiste en matière de protection
des droits des inventeurs. La demande, effectuée auprès
de l’Office national de la propriété industrielle
le 25 mai 1906, est acceptée le 28 août suivant et
enregistrée sous le n° 367.283 dans la catégorie
« article de voyage et de campement, emballages ».
Son invention, intitulée « boîte à pansement
aseptique », est publiée dans le Bulletin des lois
de la République française le 25 octobre 1906.
En parallèle, il fonde, avec son beau-frère Aimé
Mesclon, la société Mesclon et compagnie par acte
notarial passé devant Henri Joseph Brun le 17 septembre
1906, déposé au rang des minutes de greffe de la
justice de paix du canton de Joyeuse le 21 septembre suivant.
L’acte scelle la création d’une « société
en nom collectif pour une durée de quinze années
» ayant pour objet « la fabrication et la vente de
tous objets de pansements, comprenant une boîte à
fermeture aseptique »29. Négociant de métier,
Mesclon est chargé de la production (recherche d’un
lieu de fabrication, négociation des coûts de fabrication,
etc.) et de la logistique pour la réalisation et
28 Jos Jullien, « Présentation d’un pansement
aseptique », Bulletin de la Société médico-chirurgicale
de la Drôme et de l’Ardèche, janvier 1907, p.94-97.
29 Acte de société de la société Mesclon,
justice de paix de Joyeuse, Archives départementales de
l’Ardèche, cote AD07 4 U 9 143.
33
l’acheminement des boîtes de pansements. La fabrication
du produit est confiée, au moins à partir de l’été
1909, aux Établissements du docteur Bombart, localisée
à Solesmes dans le département du Nord30. Les Établissements
du docteur Bombart, créés en 1903 et spécialisés
dans la production de pansements stérilisés, produisent
tous les types de tissus pour pansements, les pansements simples
ou stérilisés, toutes les ouates à pansement
et tous les modèles de bandes élastiques, crêpes
et crépons. Ils fournissent alors les principaux hôpitaux
de la région, les compagnies de chemin de fer du Nord,
les mines et les grandes sociétés métallurgiques
des régions du nord et de l’est. Le procédé
de stérilisation mis au point et breveté en 1903
par Henri Bombart est novateur et lui a permis de recevoir une
médaille d’or aux expositions de Lorient en 1903 et
d’Arras en 1904 ainsi que le grand-prix de l’Exposition
de Nancy en 1909, et lui a surtout conféré une importante
renommée à travers le pays31. Cet « appareil
à stériliser » permet d’obtenir 1) un
« procédé de stérilisation à
la vapeur surchauffée ou à l’air chaud »,
2) une « stérilisation par l’envoi dans l’autoclave
de gaz ou vapeurs ou liquides introduits dans l’appareil
», 3) « la fermeture dans l’autoclave et avant
l’ouverture de celui-ci de récipients contenant les
matières à stériliser » (comme une
boîte à pansements par exemple) et 4) « la
soudure ou le sertissage de ces récipients après
la fermeture dans l’autoclave ». L’amélioration
du procédé permet, dès 1904, l’«
imprégnation d’un pansement stérile de
30 Laurent Jullien, « Les Établissements du docteur
Henri Bombart, une histoire nordiste du pansement », Jadis
en Cambrésis n°135, Septembre 2021, p.2-11.
31 Laurent JULLIEN, « L’appareil à stériliser
du docteur Henri Bombart », Revue d’histoire de la
pharmacie n°416, décembre 2022, p.469-480.
34
solution antiseptique et son évaporation dans l’autoclave
». L’ensemble de ces fonctionnalités répond
parfaitement aux exigences requises pour la fabrication du pansement
aseptique de campagne : stériliser un rouleau de gaze imprégné
d’une solution antiseptique et l’enfermer dans une boîte
métallique.
Le brevet du pansement aseptique de campagne, initialement déposé
pour la France et ses colonies, est étendu, à partir
de 1907, aux pays limitrophes : Belgique, Italie et Espagne, puis
à l’Angleterre, par l’intermédiaire de
la Haseltine, Lake & Cie qui gère la partie administrative
de l’émission du brevet outre-Manche. Le nouveau brevet
d’invention, nommée « Improvements in Aseptic
Surgical Dressing Cases » est accepté par l’Office
britannique des brevets le 3 octobre 1907.
La petite société vante les mérites de son
pansement dans l’une de ses publicités selon ces termes
: « La seule boîte à pansement aseptique répondant,
sous une forme simple, à toutes les indications de la grande
et de la petite chirurgie et de la chirurgie spéciale.
La seule boîte à pansement dont le contenu soit réellement
maintenu aseptique même pendant l’emploi discontinu,
grâce à la fermeture brevetée32 ». Elle
précise également qu’elle a recueilli de «
nombreuses attestations de chirurgiens de campagne, de chirurgiens
de l’armée ou de la marine », démontrant
la grande qualité de son produit. La boîte est vendue
pour le corps médical au prix de 1,75 F et les publicités
paraissent dans
32 Le Médecin de campagne, n°2, vol. 2, 1er février
1909, p.116.
35
chaque numéro du Médecin de Campagne entre juillet
1908 et avril 1910.
Publicité pour le "pansement de campagne aseptique"
de la A. Mesclon & Cie, parue dans Le Médecin de campagne,
juillet 1908 à juin 1909. ©Bibliothèque nationale
de France.
36
De son côté, Jos Jullien assure la promotion de son
invention auprès des sociétés savantes et
du personnel médical. Il présente tout d’abord
son invention, en janvier 1907, devant la Société
médico-chirurgicale de la Drôme et de l’Ardèche.
Son discours, déjà bien rodé, vise à
convaincre ses confrères de l’utilité de son
pansement dans le monde médical, et plus particulièrement
dans le monde de la chirurgie de campagne. Dans un premier temps,
il pose sobrement, mais précisément, un état
des lieux de la question du pansement en chirurgie hors de la
salle d’opération, avant de poursuivre en décrivant
minutieusement le mode d’emploi de sa boîte et ses
nombreux avantages. Il conclut son intervention par ces mots :
« Il ne semble pas que le praticien trouve dans le commerce
aucun procédé qui joigne à la sûreté
d’asepsie, des qualités de minime encombrement, d’économie
et de possibilité d’emploi discontinu33 ». Son
intervention est bien accueillie par l’assistance. Le docteur
Auguste Ferlin, médecin à Valence, décrit
l’invention comme intéressante et ingénieuse
:« L’appareil que notre distingué confrère
a construit fait honneur à son ingéniosité
chirurgicale et me paraît non seulement très intéressant,
mais très pratique ; et, sans contester les services qu’il
rendra au chirurgien proprement dit, je le pressens admirablement
utile au médecin qui, sollicité par un pansement
au milieu des fiévreuses occupations de sa journée,
a besoin, de cette sécurité de l’exécuter
aseptiquement, et à plus forte raison, de le renouveler
en évitant le danger qui s’attache à des paquets
entamés. Les analyses du
33 Jos Jullien, « Présentation d’un pansement
aseptique », Bulletin de la Société médico-chirurgicale
de la Drôme et de l’Ardèche, janvier 1907, p.94-97.
37
bactériologiste Mérieux, si connues et si appréciées
à la Faculté de Lyon et dans tout notre corps médical,
nous donnent à cet égard des garanties d’une
valeur précieuse. Sous ce double patronage de la compétence
chirurgicale de notre confrère et de la conscience avec
laquelle le contrôle bactériologique a dû être
conduit, j’en ferai bien volontiers l’adoption dans
ma pratique personnelle ». Le docteur Gabriel Calvet, qui
exerce également à Valence, rejoint l’analyse
de son confrère : « Le matériel de pansement
présenté (…) répond à toutes
les nécessités d’une asepsie rigoureuse et
peut rendre de grands services dans les pansements courants chez
le client ou au cabinet ».
Jos Jullien présente, le 3 août 1907, devant l’Association
française pour l’avancement des sciences, sa «
boîte à pansement aseptique de campagne » ainsi
qu’un ouvrage imprimé intitulé « pansements
aseptiques stérilisés à l’autoclave
à 135-140 degrés » décrivant l’utilisation
de son invention. Par ailleurs, il désire étendre
l’utilisation de son pansement à la médecine
vétérinaire, qui rencontre une problématique
comparable aux médecins de campagne lors de ses interventions
sur les animaux d’élevage. Le docteur Henri Benjamin,
vétérinaire à Paris, membre de la Société
centrale de médecine vétérinaire présente
ainsi, au nom du docteur Jullien, le pansement de campagne aseptique
à ses confrères. Après une présentation
détaillée du produit et de ses avantages, il conclut
en déclarant : « (ce) pansement stérilisé
à l’autoclave, et par conséquent aseptique,
(…) paraît susceptible d'être utilisé,
avec profit, dans notre médecine ». Le docteur acquiert
ainsi un nouveau bon point pour son invention.
.....
Titres et fonctions de Jos Jullien
„Ï Redacteur en chef / fondateur de la revue Le Medecin
de campagne (1908-1913).
„Ï Directeur-redacteur en chef / fondateur de la revue
Le Medecin de la famille (1911-1913).
„Ï Correspondant de la revue Le Medecin francais (1919-1939).
„Ï Membre du Syndicat de la presse scientifique.
„Ï Medecin-chef du Centre de traitement de la fievre
ondulante de Joyeuse (1930-1942).
„Ï President de la commission administrative de l¡¦hopital
de Joyeuse.
„Ï Organisateur et secretaire-general du 1er congres
des brucelloses humaines et animales (1935).
„Ï Redacteur en chef puis secretaire des archives internationales
des brucelloses (fievre ondulante humaine, avortement epizootique)
et des maladies communes a l¡¦homme et aux animaux
(1938-1939).
„Ï Administrateur-fondateur de la societe "Le SPIRO"
(1936-1941).
„Ï Membre du conseil d¡¦administration
de la Caisse chirurgicale mutuelle du Bas-Vivarais (1937-1942)
„Ï Directeur du Centre de prophylaxie des brucelloses
(1942-1944)
„Ï Membre-Fondateur de la Societe ION (les Thermones)
(1950-1954) puis directeur en 1954
„Ï Co-fondateur (avec Rene-Maurice Gattefosse) du Laboratoire
d¡¦hydro-biologie thermale (1945).
„Ï Directeur-fondateur des Laboratoires d¡¦hydrobiologie
medicale de Molitg-les-Bains (1952-1954).
284
Publications scientifiques de Jos Jullien
Medecine generale
¡´ Jos Jullien, Retention aigue d'urine chez un prostatique,
Bulletins des praticiens, 8 octobre 1904.
¡´ Jos Jullien, Superstitions medicales. Notes sur
trois pierres medicinales, suivi d¡¦une discussion
de M. Muller, t. XI, Bulletins de la Societe dauphinoise d'ethnologie
et d'archeologie, decembre 1904, n¢X3-4, p. 46.
¡´ Jos Jullien, Le pansement en chirurgie de campagne,
t. XXI, Revue generale de clinique et de therapeutique : Journal
des praticiens, 1907, p. 843.
¡´ Jos Jullien, Presentation d¡¦un pansement
aseptique, Bulletin de la Societe medico-chirurgicale de la Drome
et de l¡¦Ardeche, janvier 1907, p. 94-97.
¡´ Jos Jullien, Essai de construction d¡¦un
conformateur manuel, t. XXIII, Archives d'anthropologie criminelle
de medecine legale et de psychologie normale et pathologique,
15 avril 1908, n¢X172, p. 268-270.
¡´ Jos Jullien, Les remedes de bonnes femmes, Le Medecin
de la famille. Mensuel illustre. Organe de vulgarisation medicale
et scientifique, mars 1911, n¢X1.
¡´ Jos Jullien, La becquee humaine, La Chronique medicale,
1913, n¢X20, p. 223.
¡´ Jos Jullien, De l¡¦emploi des dentifrices
contenant des substances aromatiques, Manuel de therapeutique
dentaire speciale et de matiere medicale appliquee a l¡¦art
dentaire, 1914, p. 220-223.
¡´ Jos Jullien, Etudes psychologiques sur l¡¦ennui
plus lourd que la peur, Mercure de France, 1916.
¡´ Jos Jullien, La guerre et les progres de la chirurgie,
Mercure de France, 1er mars 1918, p. 57-63.
¡´ Jos Jullien, Traitement des vomissements de la
grossesse par les acides amines, Le concours Medical, juin 1934,
n¢X25, p. 691.
285
Tires a part
¡´ Jos Jullien, Industrie des gants, etude d'hygiene
professionnelle et de medecine legale, Lyon, A. Storck, 1902,
124 p.
¡´ Jos Jullien, Pansements aseptiques sterilises a
l¡¦autoclave a 135-140 degres, 1907.
¡´ Jos Jullien, Essai de construction d¡¦un
conformateur manuel, revue Archives d'anthropologie criminelle
de medecine legale et de psychologie normale et pathologique,
1908
¡´ Jos Jullien, Essais de pathologie rurale. La syphilis
en Vivarais, Largentiere, Editions du Medecin de campagne, Mazel
et Plancher, 1910, 7 p.
Brevets
¡´ Boite a pansement aseptique, patent FR367283-A
(25 mai 1906).
¡´ Improvements in Aseptic Surgical Dressing Cases,
patent GB190711910-A (3 octobre 1907).
Direction de publication :
„h Le medecin de campagne, archives de medecine, d¡¦hygiene
et de pharmacie rurales, Largentiere : imprimerie Mazel et Plancher
/ Redacteur en chef : Dr Jos. Jullien, juin 1908 - decembre 1913.
„h Le Medecin de la famille, organe de vulgarisation medicale
et scientifique, Largentiere : imprimerie Mazel et Plancher /
Redacteur en chef : Dr Jos. Jullien, mars 1911 - decembre 1913.
Articles parus dans Le Medecin de campagne
¡´ Jos Jullien, Hygiene au temps passe : L¡¦eau
bouillie recommandee comme eau de boisson aux Parisiens en 1761,
pour echapper a une epidemie due a l¡¦eau de Seine,
Le Medecin de campagne, 1er juin 1908, vol. 1, n¢X1, p. 15.
¡´ Jos Jullien, Ancienne medecine : Une ancienne ordonnance
campagnarde, Le Medecin de campagne, 1er fevrier 1909, vol. 2,
n¢X2, p. 55-57.
286
¡´ Jos Jullien, Hygiene rurale : Desodorisation et
desinfection des fumiers, par les residus des appareils a l¡¦acetylene,
Le Medecin de campagne, 1er mai 1909, vol. 2, n¢X5, p. 179-180.
¡´ Jos Jullien, Anthropologie : Un crane trepane prehistorique,
Le Medecin de campagne, 1er octobre 1909, vol. 2, n¢X10,
p. 391-394.
¡´ Jos Jullien, Essais de pathologie rurale : La syphilis
en Vivarais, Le Medecin de campagne, 1er octobre 1910, vol. 3,
n¢X10, p. 423-430.
¡´ Jos Jullien, Les medecins et la loi Roussel, Le
Medecin de campagne, 1er novembre 1910, Vol. 3, n¢X11, p.
476-479.
¡´ Jos Jullien, Le traitement du cancer inoperable,
Le Medecin de campagne, 1er juillet 1911, Vol. 4, n¢X7, p.
329-334.
¡´ Jos Jullien, Le bilan du syndicalisme medical,
Le Medecin de campagne, 1er juillet 1911, Vol. 4, n¢X7, p.
354-361.
¡´ Jos Jullien, L¡¦hospice de Joyeuse,
anterieurement au XVIIe siecle, Le Medecin de campagne, 1er aout
1911, Vol. 4, n¢X8, p. 399-402.
¡´ Jos Jullien, L¡¦hospice de Joyeuse,
au XVIIe et XVIIIe siecle, Le Medecin de campagne, 1er septembre
1911, Vol. 4, n¢X9, p. 461-466.
¡´ Jos Jullien, L¡¦hospice de Joyeuse,
au XVIIe et XVIIIe siecle (suite), Le Medecin de campagne 1er
octobre 1911, Vol. 4, n¢X10, p. 520-525.
¡´ Jos Jullien, Creation du Nid Medical, Le Medecin
de campagne 1er decembre 1911, Vol. 4, n¢X12, p. 586-593.
¡´ Jos Jullien, Traitement de la pneumonie par le
vesicatoire et l¡¦argent colloidal, Le Medecin de
campagne, 1er avril 1912, Vol. 5, n¢X4, p. 170-173.
¡´ Jos Jullien, A petite dose, Le Medecin de campagne,
1er octobre 1913, Vol. 6, n¢X10, p. 471-472.
¡´ Jos Jullien, EPIDAURE, revue artistique et litteraire
extra medicale, Le Medecin de campagne, 10 mai 1914, Vol. 7, n¢X5,
p. 212.
Infectiologie
¡´ Jos Jullien, Essai de traitement de la melitococcie
humaine par vaccinotherapie non specifique. Premiers resultats
favorables
287
obtenus (avec projection), Congres international de pathologie
comparee, Masson, 1931, n¢X2.
¡´ Jos Jullien, Les brucelloses, La Medecine, aout
1932.
¡´ Jos Jullien et Fernand Ducatte, Les Formes des
brucelloses humaines, Marseille, 1er congres d'hygiene mediterraneenne,
resumes des communications, 20-25 septembre 1932, p. 13-15.
¡´ Jos Jullien, Brucelloses et tuberculoses, Marseille,
1er congres d'hygiene mediterraneenne, resumes des communications,
20-25 septembre 1932, p. 40-41.
¡´ Jos Jullien, La fievre de Malte ou ondulante. .
On peut en guerir . declare le docteur Jullien, Nouvelles de Lyon,
23 octobre 1932.
¡´ Jos Jullien, Fievre ondulante et medecine legale,
Journal de medecine de Lyon, novembre 1932.
¡´ Jos Jullien, Ascite au cours de la melitococcie,
Societe de Medecine de Marseille, 16 novembre 1932.
¡´ Jos Jullien, Fievre ondulante et medecine legale,
Le journal de medecine de Lyon, 20 novembre 1932.
¡´ Jos Jullien, Les Formes des brucelloses humaines,
Paris medical : la semaine du clinicien, Paris, J.-B. Bailliere
et fils, 1932, n¢X86, p. 302.
¡´ Jullien et Lautier, Le traitement de la Melicoccie
humaine par vaccinotherapie non specifique, 1932.
¡´ Jos Jullien, Aut-immun-hemo-therapie, Le concours
medical, n¢X2, 8 janvier 1933, p. 90.
¡´ Jos Jullien, Notes sur les procedes d'hemoculture
a mettre en oeuvre au cours des fievres ondulantes, Bulletin de
l¡¦academie de medecine, 10 janvier 1933, p. 51-53.
¡´ Jos Jullien, Les formes de brucelloses humaines,
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a latex et aux animaux herbivores, extrait du Bulletin de l¡¦Academie
de Medecine (seance du 16 mars 1937, Vol. 117, n¢X11), 2
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Brevet
¡´ Spiroscope, patent FR783105-A (8 juillet 1935).
Direction de publication :
¡E Archives internationales des Brucelloses : Des epidemies,
des epizooties et des maladies communes a l'homme et aux animaux
/ Redacteur en chef : Dr Jos. Jullien, janvier 1938 - juin 1939.
Crenologie
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1937.
¡´ Jos Jullien, La mer et la montagne : Salins-Moutiers,
Revue de Cosmobiologie, 1937.
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thermale, Le sud medical et chirurgical, n¢X2270, 30 septembre
1945, p. 419-420.
¡´ Jos Jullien, Le probleme du mode d¡¦action
therapeutique des eaux thermales, Le Concours medical, 24 avril
1946, Vol. 68, p. 920.
¡´ Jos Jullien, R. Randelli et J. Veyron, Action bacteriologique
des eaux minerales, Academie nationale de medecine (candidature
au prix Capuron), fevrier 1947, 19 p.
¡´ Jos Jullien, Le traitement thermal des formes chroniques
des brucelloses humaines, Revue de pathologie comparee, novembre-decembre
1947, p. 475-476.
¡´ Jos Jullien, A propos du vieillissement de certaines
eaux minerales, apres leur prelevement, Presse Thermale et Climatique,
janvier 1948, Vol. 85, n¢X1, p. 16.
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thermominerales du type Aix-les-Bains ., Deuxieme conference scientifique
internationale d¡¦Aix-les-Bains : Le rhumatisme chronique
degeneratif : 24-27 juin 1948, Chambery : Imprimeries reunies,
1948, p. 203-206.
¡´ Jos Jullien, Methodes nouvelles de recherche en
crenologie, Avenir Medical, octobre 1949, Vol. 746, n¢X6,
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¡´ Jos Jullien, Du nouveau sur le traitement des rhumatismes
chroniques (vitamines - hormones - crenotherapies), Avenir Medical,
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¡´ Jos Jullien, Les methodes modernes d'analyses biologiques
et physico-chimiques en crenologie et en crenotherapie, Medecine
et Hygiene, Geneve, 1er mai 1950, Vol. 8, n¢X169, p. 152.
¡´ Jos Jullien, Naissance d'une science : l¡¦hydrobiologie
thermale, La Parfumerie moderne, 1950, Vol. 37, p. 28-34.
¡´ Jos Jullien, Le laboratoire d'hydrobiologie medicale
de Molitg-les-Bains, Avenir Medical, novembre 1952, Vol. 49, n¢X9,
p. 166-167.
¡´ Jos Jullien, Resumes et programme des travaux presentes
par l¡¦Association Independante de Recherches IONS
avec la haute collaboration d¡¦Instituts et de Laboratoires
officiels, Une science nouvelle, Conference donne a Ales a un
groupe medical, 18 juin 1954.
291
Tires a part
¡´ Rene-Maurice Gattefosse, Jos Jullien et Emile Mahler,
Le mystere des eaux thermales, Divonne-les-Bains, probablement
chez Maurice Carel editeur, 1945.
Brevet
¡´ Dispositif pour l¡¦etude de la vegetation
des eaux thermales et la culture sur lesdites eaux, patent FR900052-A
(19 juin 1945).
Projets
¡´ Film avec les freres Lumiere sur la composition
des eaux thermales, juin 1948.
¡´ Jos Jullien, Le mystere des eaux minerales, collection
. Aux avancees de la medecine ., Paris, Emile-Paul freres / Amiot-Dumont,
1951, 250 p.
292
Bibliographie sur les activites scientifiques
de Jos Jullien
¡´ Laurent Jullien, . Le centre de prophylaxie des
brucelloses, une creation dans une periode d¡¦incertitude
., Memoire d¡¦Ardeche et Temps Present n¢X152,
p. 99-102, 15 novembre 2021.
¡´ Laurent Jullien, . La machine a ramasser les blesses
du Service de sante des armees en 1915 ., Clystere n¢X74,
p. 114-116, octobre 2021.
¡´ Laurent Jullien, . Les dessins du docteur Jos Jullien,
des oeuvres d¡¦art au service de la medecine ., La
Nouvelle Cigale Uzegeoise n¢X23, Lucie editions, p. 97-105,
juin 2021.
¡´ Laurent Jullien, . Le centre de traitement de la
fievre ondulante de Joyeuse : une reponse a l¡¦epidemie
de brucellose des annees 30 en Ardeche ., Memoire d¡¦Ardeche
et Temps Present n¢X150, p. 119-124, 15 mai 2021.
¡´ Laurent Jullien, . Le pansement de campagne aseptique
Mesclon, premier pansement ardechois ., Revue d¡¦histoire
de la pharmacie n¢X408, p. 449-458, decembre 2020.
¡´ Laurent Jullien, . Jos Jullien (1877-1956), un
medecin-chercheur ancre en Vivarais ., L¡¦Almanach
Ardeche & Drome 2021, Editions & Regions La Bouquinerie,
p. 87-92, octobre 2020.
¡´ Rene Adjemian et Laurent Jullien, . La syphilis
en Vivarais [a propos de la plaquette de Jos Jullien publiee chez
Mazel et Plancher] ., L¡¦Almanach Ardeche & Drome
2021, Editions & Regions La Bouquinerie, p. 117-120, octobre
2020.
¡´ Laurent Jullien, . Le conformateur manuel Jullien¡VSouel,
un nouvel outil d'anthropometrie medico-legale pour l¡¦identification
d'un individu par ses mains ., Clystere n¢X71, p. 20-33,
septembre 2020.
¡´ Laurent Jullien, . La notice d¡¦utilisation
du spiroscope du medecin Jos Jullien : plus qu¡¦un
manuel d¡¦utilisation, une invitation a mieux vivre
., Clystere n¢X69, p. 24-33, octobre 2019.
¡´ Laurent Jullien, . Le medecin ardechois Jos Jullien
(1877-1956), un savant a la carriere hors norme ., Revue d¡¦histoire
de la pharmacie n¢X403, p. 381-398, septembre 2019.
293
¡´ Laurent Jullien, Le spiroscope du medecin ardechois
Jos Jullien, Editions universitaires europeennes, janvier 2017.
¡´ Laurent Jullien, . Le SPIRO du docteur Jos Jullien
., Clystere n¢X51, p. 28-45, juin 2016.
¡´ Laurent Jullien, . Le spiroscope a eau du medecin-artiste
Jos Jullien, de la medecine au bien-etre ., La nouvelle cigale
Uzegeoise n¢X12, Lucie editions, Nimes, p. 11-16, 2015.
¡´ Franck Delarbre, . Allons-nous vers une conception
nouvelle des forces et des energies vitales ., Dauphine libere,
aout 1954.
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un savant ardechois, le docteur Jos Jullien, ouvre a la therapeutique
thermale des horizons nouveaux ., Dauphine libere, 8 decembre
1952.
295
Patronymes cites dans l'ouvrage
A
Alessandrini ¡P 127
Alibert ¡P 82
Andre ¡P 24
Antones ¡P 130
Arago ¡P 166
Armengaud ¡P 32
Auzas ¡P 124
B
Badiou ¡P 275
Bang ¡P 86
Barbier ¡P 231
Baron ¡P 120
Barthe de Sandfort ¡P 214
Barthelemy ¡P 247
Benard ¡P 231
Benjamin ¡P 37
Berlioz ¡P 45
Bertillon ¡P 41
Bertrand ¡P 41, 96
Bigot ¡P 166
Biraud ¡P 120
Bizanti ¡P 120
Blachere ¡P 84
Blanc ¡P 124
Bogeart ¡P 120
Boissin ¡P 25
Bombart ¡P 33, 38, 205
Bordas ¡P 254, 255, 258, 261
Boulard ¡P 169, 178
Boulard ¡P 166
Bourret ¡P 140
Bruce ¡P 86, 104, 105
Brun ¡P 32
C
Calmet ¡P 253
Calot ¡P 55
Calvet ¡P 37
Cambessedes ¡P 120
Canteloube ¡P 54, 87, 89
Casanova ¡P 10, 13, 82
Caujolle ¡P 235
Causse ¡P 117
Cerf ¡P 46, 59
Chambrelent ¡P 50
Channac ¡P 46, 125
Chantre ¡P 39
Chaudet ¡P 120
Chaumie ¡P 21
Chaurand ¡P 275
Chauvin ¡P 190, 207
Clavelin ¡P 135, 138
Cochet ¡P 210
Collard ¡P 166
Collet ¡P 21
Comandon ¡P 233
Combet ¡P 210, 211, 212, 213, 223
Corneille de La Motte-Saint-Heray ¡P 49
Couderc ¡P 217
Courmont ¡P 21
Cousteau ¡P 246 Cros ¡P 270, 271
D
Dausse ¡P 50
Debande ¡P 50
Delarbre ¡P 179, 255, 259, 260, 271, 293
Doumergue ¡P 117, 119, 172
Dubail ¡P 75
Dubois ¡P 117, 119, 120, 138, 259
Dubouloz ¡P 191
296
Dubuisson ¡P 41
Ducatte ¡P 106, 107, 287
Dufraisse ¡P 234
Duhot ¡P 235
Dumas ¡P 215
E
Einstein ¡P 259
Eldin ¡P 124
Etchegoyen ¡P 120
Eyres ¡P 120
F
Fayolle ¡P 268
Fenestre ¡P 231
Ferlin ¡P 36
Filatov ¡P 240
Finzi ¡P 120
Fleming ¡P 197
Florence ¡P 21
Forot ¡P 11, 81, 84, 99, 100, 102, 103, 106, 112, 113, 130,
131, 132, 133, 135, 137, 223, 231, 232, 239, 242, 244, 245, 246,
261, 262, 269, 270, 271, 272, 273, 274, 275, 277
Fournier ¡P 242
Francois-Franck ¡P 233
Francon ¡P 179
Freidovitch ¡P 120
Fuzet du Pouget ¡P 45
G
Gacon ¡P 50
Gardinier ¡P 166
Garin ¡P 120, 217
Garraud ¡P 41
Gatt ¡P 120
Gattefosse ¡P 178, 202, 203, 204, 205, 206, 207, 208, 210,
211, 212, 213, 214, 215, 217, 219, 220, 222, 223, 228, 281, 283,
291
Gaumont ¡P 233
Gausse ¡P 265
Goubeyre ¡P 82, 218
Grimaud ¡P 117
Gros ¡P 11, 166
Guigon ¡P 52
H
Hayat ¡P 120
Haye ¡P 84
Hedin ¡P 166
Heugshem ¡P 191
Hild ¡P 133, 134, 135, 140
Hoffer ¡P 175, 176
Hugounenq ¡P 183
I
Idoux ¡P 95
J
Jonquieres ¡P 209
K
Koch ¡P 112, 113
Krauss ¡P 231, 232
Kristensen ¡P 120
L
Lacassagne ¡P 16, 20, 21, 40, 45, 257
Ladame ¡P 41
Lambelin ¡P 73, 74
Laville ¡P 124 Lebrun ¡P 240
Leclainche ¡P 115
Lemoine ¡P 107
Lenail ¡P 45
Lenoir ¡P 22
Lepine ¡P 16, 183, 217, 255
297
Lesne ¡P 173
Levaditi ¡P 199
Lisbonne ¡P 96
Lister ¡P 28
Livierato ¡P 120
LOEPER ¡P 235
Lumiere ¡P 102, 104, 190, 232, 234, 235, 241, 255, 282,
291
Lutaud ¡P 50, 58
M
Mahler ¡P 185, 208, 211, 214, 216, 291
Malbos ¡P 271
Manouvrier ¡P 41
Marissal ¡P 224, 225, 227, 247, 248, 249, 252
Marre ¡P 55
Martineau ¡P 246
Maufrais ¡P 67
Mazel ¡P 12, 40, 47, 51, 55, 88, 94, 95, 163, 167, 169,
285, 289, 292 Medecin ¡P 239
Meersseman ¡P 116
Merieux ¡P 31, 37
Mesclon ¡P 24, 27, 28, 32, 35, 38, 84, 273, 275, 292 Mignon
¡P 239 Monzie ¡P 239
Morin ¡P 116, 120
Morlon ¡P 109
Muller ¡P 26, 45, 284
Muselli ¡P 50
N
Najera ¡P 120
Nobecourt ¡P 172
O
Ollier ¡P 16
Ollier de Marichard ¡P 39, 271
Ortertag ¡P 120
P
Pacelli ¡P 127
Pages ¡P 258
Paillard ¡P 106
Parisot ¡P 120
Pasteur ¡P 28, 31, 173, 233, 235, 257, 282
Pastor ¡P 27
Pathe ¡P 233
Paul ¡P 241, 242, 244, 246, 291
PECH ¡P 235
Peres ¡P 128, 287
Perez ¡P 117
Pescher ¡P 157, 178
Peytoureau ¡P 50, 55
Pieri ¡P 88
Pinard ¡P 45
Plancher ¡P 12, 40, 47, 51, 55, 125, 285, 289, 292
Pleindoux ¡P 115
Ponscarme ¡P 109
Ponsoye ¡P 258
Pouget ¡P 124
PREVET ¡P 235
Puaux ¡P 52
R
Raffin ¡P 166
Randelli ¡P 224, 290
Regne ¡P 12, 40
Reichert ¡P 232
Revel ¡P 131
Rinjard ¡P 120
Riou ¡P 11, 103
Robert ¡P 217
Rochaix ¡P 121
Rochette ¡P 11, 276
Rouviere ¡P 124
Roux ¡P 121
S
Sabourin ¡P 56
298
Samuel ¡P 166
San Roman Y Rouyer ¡P 254
Savoye ¡P 39
Saye ¡P 84
Semashko ¡P 118
Sollier ¡P 117, 138
Soubeyran ¡P 56
Souel ¡P 41, 44, 292
Stevanovitch ¡P 121
stock ¡P 217
Stribolt ¡P 86
T
Tabillon ¡P 208
Tanon ¡P 121
Tarde ¡P 41
Thevoz ¡P 170
Thibault ¡P 56
Traum ¡P 86
Turenne ¡P 231
U
Urbain ¡P 194
V Valery ¡P 239
Van Beneden ¡P 191
Van den Branden ¡P 120
Vassy ¡P 39
Verge ¡P 265
Verratti ¡P 116
Veyron ¡P 224, 290
Viel ¡P 241
Violle ¡P 121
Vires ¡P 56
W
Waksman ¡P 115
Wright ¡P 98
Z
Zammit ¡P 86
Zeiss ¡P 233
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