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Lettre de 1542 signée de François 1er au Cardinal François de Tournon

 

FRANÇOIS Ier de Valois [Cognac, 1494 - Rambouillet, 1547], roi de France.
Lettre signée " Francoys ", contresignée par le secrétaire des finances royales Guillaume Bochetel, adressée à son cousin le Cardinal de Tournon. Béziers, 2 septembre 1542.

Lettre de 1542 signée de François 1er au Cardinal François de Tournon

 

Instruction à son lieutenant général à Lyon, l'archevêque François de Tournon (1489-1562), surnommé " le Richelieu de François 1er ", l'un de ses plus fidèles conseillers.
L'année 1542 marque le début de la quatrième campagne contre les Impériaux de Charles Quint. Durant l'été, le roi se rendit dans le midi pour soutenir les efforts du Dauphin, futur Henri II, qui commandait l'armée du Roussillon et tentait de prendre la ville de Perpignan, alors sous la domination espagnole.
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Un peu d'histoire :


François de Tournon (1489-1562) fut prélat, diplomate et homme d'état. Archevêque d'Auch de 1538 à 1551 puis archevêque de Lyon de 1551 à sa mort.
Un fait pas assez connu : c'est lui qui fit libérer son roi, François 1er, prisonnier de Charles Quint après la défaite de Pavie. Puis, il négocia, au prix d'une rançon énorme qu'il parvint à réunir, la libération des fils de son roi gardés trois ans en otage à Madrid.

" Il fut un plus grand homme d'Etat que Richelieu et Mazarin. Et d'ailleurs, sans l'œuvre de Tournon, y aurait-il eu un Richelieu et un Mazarin ? François de Tournon dut affronter Charles Quint alors que Richelieu, puis Mazarin, n'eurent à combattre que des Habsbourg décadents. L'Histoire de France n'arrête pas de parler de Richelieu et de Mazarin parce qu'il gouvernaient à côté de rois mineurs et de régentes étrangères dans véritable existence. François de Tournon a été un grand homme d'Etat à côté d'un roi éblouissant, François Ier " (Alice Saunier-Seïté : Le cardinal de Tournon, le Richelieu de François Ier).


Anecdote :
Il dut trouver des sommes fabuleuses pour combler le gouffre financier des guerres d'Italie et de la Cour trop fastueuse des Valois. Il lui arriva même d'alimenter le trésor public de ses propres revenus ecclésiastiques et avec des emprunts personnels. En 1537, le Roi le remercia " très affectueusement " d'avoir trouvé de l'argent à 3% par mois !
Un aperçu de cette période :
Une dernière guerre éclata entre François 1er et l'empereur Charles Quint, en 1542, après que ce dernier eut donné l'investiture du Milanais à son fils Philippe, ce qui ôtait toute chance au dauphin François de devenir duc de Milan par alliance avec une fille du Habsbourg. Charles Quint reçut cette fois l'aide d'Henri VIII. Alors que les Français du duc d'Enghien étaient vainqueurs en Italie (? Cérisoles, 14 avril 1544), Charles Quint envahit la Champagne et s'approcha de Paris ; ne pouvant solder ses mercenaires, le Habsbourg dut faire retraite, la poussée turque en Hongrie et la résistance des luthériens en Allemagne inclinant qui plus est Charles Quint à la paix. Au traité de Crépy-en-Laonnois en 1544, la Bourgogne restait française, mais rien n'était réglé pour autant. En effet, Milan, auquel les Valois n'avaient pas renoncé, demeurait aux mains des Espagnols, et Charles Quint affermissait son pouvoir en Allemagne.


Traduction de la lettre
par M. Christophe Banache, historien des Estimes de l'Ardèche
(la Cévenne et la Montagne ardéchoise au XVe siècle) :

Le Roy du 2 Septembre 1542
A mon cousin le cardinal de Tournon mon lieutenant à Lyon.
Mon cousin bons francs comme jay ey devant faict expediey mes livres de commission
aux seigneurs de la Hargeoie ? et de Savenses ? pour informer des pertes que font
mes sugiectz aumoyen de louverture de la guerre et aussi des terres qui font
en mes pais apparten aux sugiectz de lempire pour cela entendu pourveoir a
mes dits sugiectz sur le faict de lever recompences et pour mon cousin que
mes dits commissaires mescripvent ainsi serrez par leurs ? que je
vous envoye que ce est besoing de quelques provisions pour cest ?
je ne suis en lieu pour y pourveoir je vous prie adviser avec les ? gens
de mon conseil de les faire expedier toutes lesdites provisions qui les seront
necessaires afin quils puissent vacquer a ? de leurs dites commission
Au demeurant mon cousin jay recu ce par qui et de Suisse que mavez envoyer
et vous avise que suivant ce que me mandez je suis bien dadvies
que loin ne face point de lever des grisons sur encores ay je ne suy estre?
plus que ne me fault qui est vue despence a Gury Boisrigault me mect
qui me deplaist tant que nest possible de plus. Vous priant au surplus
mon cousin ne faillir denvoyer au devant de fil ? sui ? qui viennent quelque
gentilhomme a la place de Blancfousse qui est demeure mallade pour les
conduire et amener pard devers moy en la plus grande dilligence quil leur
possible car je ne voy pas que ledit Blanfousse estant mallade
quil est puisse vasquer a cela et surre mon cousin je prie Dieu quil
vous ait en sa saincte garde escript a Beziers le deuxieme jour de septembre 1542.

Francoys

Bochetel

Bibliographie :
Père Charles Fleury-Ternal. Histoire du cardinal de Tournon ministre de France sous quatre de nos rois. P. chez D'Houry, 1728.
Massip Maurice. Le collège de Tournon. P. Picard, 1890.
Michel François. Le rôle du cardinal François de Tournon dans la politique française en Italie de janvier à juillet 1556 , in Mélanges d'archéologie et d'histoire, 50, 1933, p. 293-333.
Michel François. Correspondance du cardinal François de Tournon, recueillie, publiée et annotée par Michel François, Paris, Libr. ancienne Honoré Champion, 1946. 468 p. Récension par Henri Drouot dans la Revue d'histoire de l'Église de France 34/124, 1948, p. 131-133.
Michel François. Le Cardinal François de Tournon : homme d'Etat, diplomate, mécène et humaniste (1489-1562). P. Boccard, 1951. Thèse.( xliv-557 pp)
Revue du Vivarais. N°554, N°2, Tome LVI, 1952. Messié s'étonne que la Revue du Vivarais n'ait parlé que trois fois de cette grande personnalité ardéchoise et est heureux de consacrer un numéro spécial au Cardinal de Tournon.
Vladimir N. Malov. Lettres inédites du cardinal François de Tournon (juin-décembre 1552), in Bibliothèque de l'École des chartes 145/1, 1987, p. 129-161. (en ligne sur Persée [archive]).
Alice Saunier-Seïté : Le cardinal de Tournon, le Richelieu de François Ier. Ed. des deux mondes, Bartillat, 1997.
Cédric Michon, François Nawrocki. François de Tournon (1489-1562), in Les Conseillers de François Ier, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2011, p. 507-525 (ISBN 978-2-7535-1313-6).

Livre d'or du lycée de Tournon. IVe centenaire (1536-1936) Saint Félicien en Vivarais, Editions du Pigeonnier, 1936.
Mazon Albin. Notes historiques sur Tournon et ses seigneurs. Privas : Impr. centrale de l'Ardèche, 1908. 304pp.

 

Recherches sur François de Tournon :
Robert Poidebard, dans le N° spécial de la revue du Vivarais consacré au Cardinal, le qualifiait de " grand patron ". " Le qualificatif de grand vient naturellement à l'esprit, et semble même parfois insuffisant. "
Notre cardinal fonda le Collège de Tournon qui, de 1582 à 1653, permit de publier près de 250 ouvrages dans cette ville répertoriés dans la " Bibliographie des impressions de Tournon " de René Adjémian parue en 2018 .

François de Tournon, né à Tournon-sur-Rhône en 1489 et mort à Saint-Germain-en-Laye le 22 avril 1562, est un prélat, un diplomate et un homme d'État français. Il fut archevêque d'Auch de 1538 à 1551, puis archevêque de Lyon de 1551 à sa mort.
La famille de Tournon
François de Tournon est le cinquième enfant de Jacques II de Tournon, chambellan du roi Charles VIII de France, et de Jeanne de Polignac. Il est destiné à embrasser l'état ecclésiastique. Deux de ses frères furent évêques : Gaspard, évêque de Valence, Charles, évêque de Rodez. Ses deux frères aînés, Just et Christophe, sont enfants d'honneur de Charles VIII, en 1490. Ses autres frères, Antoine et Jean, sont tués devant Naples en 1528. Jacques II de Tournon est tué à la bataille de Pavie, en 1525. Just a été baron de Tournon, sénéchal d'Auvergne en 1541, commissaire du roi aux États du Languedoc, en 1543 et 1546. Claude de Tournon, frère bâtard de son père, a été évêque de Viviers, entre 1498 et 1542, aumônier de la reine, et a occupé à treize reprises la présidence des États du Languedoc. La famille de Tournon a d'abord été vassale des ducs de Bourbon, puis est devenue proche de la famille royale à partir de Charles VIII.
La formation
En 1501, François de Tournon est entré dans l'ordre hospitalier de Saint-Antoine à l'abbaye de Saint-Antoine-de-Viennois. Il y fait profession, en devient chanoine régulier et y fait ses études ecclésiastiques. Il est ensuite nommé commandeur de la commanderie de Saint-Antoine en Forez lorsqu'il a 25 ans. Il devient abbé de l'abbaye Saint-Léger d'Ébreuil en succédant à un de ses oncles en 1509, jusqu'en 1526. Il est présent à l'entrée de Louis XII à Lyon, le 12 juillet 1512. C'est probablement à cette occasion qu'il rencontre pour la première fois François d'Angoulême.
Sous le roi François Ier
Reconnu dans la cour de François Ier, François de Tournon est nommé archevêque d'Embrun en 1517. Il est nommé abbé commendataire de la Chaise-Dieu, en 1519. Cette abbaye avait l'avantage d'être pourvue de bénéfices considérables. À la fin de 1521, il est à Bâle où il rencontre Érasme qui le qualifie de " iuvenis humanissimus ". Il a obtenu un passeport pour la venue en France d'Érasme, en novembre 1522.
Quand le roi quitte la France, en 1524, il est nommé au Conseil de Louise de Savoie qui remarque ses qualités de négociateur. On lui confie avec Jean de Selve les négociations en Espagne où ils négocient le traité de Madrid qui permet la libération du roi. Celui-ci l'ayant apprécié, dès le retour du roi, il devient un membre régulier du Conseil et reçoit de nombreuses récompenses.
En 1526, il devient ainsi archevêque de Bourges. En 1527, il est nommé chancelier de l'ordre de Saint-Michel. Il est l'un des négociateurs à Amiens qui va aboutir au traité d'Amiens de 1529, ou paix des Dames.
En 1530, il est créé cardinal-prêtre du titre cardinalice Santi Marcellino e Pietro par le pape Clément VII. Dès cette année il a une compétence financière et participe au rassemblement de la rançon du roi dont Anne de Montmorency a la charge.
En 1536, il fonde le collège de Tournon. Le 6 janvier 1560, le collège passe sous la direction de la compagnie de Jésus.
En 1537, il assure l'intendance pendant la huitième guerre d'Italie en Piémont.
Les bénéfices qu'il a obtenu du roi lui permettent d'avoir un revenu de 60 000 livres tournois.
Il est aussi un des principaux interlocuteurs des agents étrangers à la cour et un des concepteurs de la diplomatie française à partir de 1541. Il va plutôt intervenir dans les discussions avec Rome et dans les rapports avec l'empereur Charles Quint et les princes allemands. Il négocie le traité de Fontainebleau en 1541, et le traité d'Anet avec le duc de Clèves, Guillaume de Clèves.
Le cardinal de Tournon a un rôle financier à l'intérieur du Conseil. Le développement des emprunts royaux pour augmenter les ressources financières de la monarchie est peut-être dû au cardinal de Tournon.
En 1542, il est à Lyon et occupe de nouveau les fonctions de lieutenant général pour un large sud-est de la France. On pense qu'il entraîna François Ier dans le massacre des Vaudois du Luberon en 1545.

Sous le roi Henri II
À la mort de François Ier, le 31 mars 1547, il perd sa place au Conseil. Le cardinal de Tournon quitte la cour après les funérailles de François Ier.
Il fut toutefois ambassadeur du roi Henri II de France auprès de différents royaumes. Il passa huit ans en Italie.
En 1551, il échange avec le cardinal d'Este l'archevêché d'Auch avec l'archevêché de Lyon. À la mort d'Henri II, il retourne en Italie. En 1560, il devient doyen du Collège des cardinaux, cardinal d'Ostie.
Sous la régence de Catherine de Médicis
En 1560, François de Tournon revient à la cour de France, appelé par la reine Catherine de Médicis pour présider le concile national chargé de réformer l'Église de France. Il fait son retour dans le Conseil royal.
Enterré provisoirement à Saint-Germain-en-Laye où il est mort en 1562, son corps fut transféré dans la chapelle du collège de Tournon qu'il avait fondé en 1536, devenu aujourd'hui le lycée Gabriel-Faure.

 

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