La Bouquinerie

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SORTIE LE 20 DECEMBRE 2023. Edition confidentielle à ne pas rater.

VENTE PAR CORRESPONDANCE EN 2023

Vente commerciale seulement à partir du 15 janvier 2024

Nous avons le plaisir de vous annoncer la mise sous presse de notre dernier ouvrage :
Christophe Banache
Joyeuse et Rosières
à la fin du Moyen Age

Le mandement de Joyeuse d'après les estimes de 1464.

Voici le 7e titre de cette quête exceptionnelle qui concerne l'enquête fiscale de 1464, unique en France, qui nous donne le nom de tous les Ardèchois vivant il y a plus de 500 ans.
Christophe Banache qui nous a déjà livré 2 titres de cette collection et après 5 ans de recherche nous livre le clou de cette collection.
La Table des matières et divers éléments joints en cliquant sur le lien ci-dessous bientôt disponible vous fournirons quelques éléments.

Format 16 x 24 cm. Couverture en couleurs pelliculée à rabats. 320 pages. Intérieur ivoire pour les 100 premiers souscripteurs. Nombreuses photos et reproductions d'archives avec leur traduction !
Tirage limité.
Attention ce livre sera exclusivement vendu par souscription et par correspondance en 2023. Sa diffusion commerciale commencera le 15 janvier 2024.

DESCRIPTIF :


Comme l'écrivait Jacques Schnetzler, l'histoire locale n'est pas la petite histoire, elle est la base de l'histoire générale et non son illustration. Elle fournit les pierres d'un édifice complexe.
Les Estimes de l'Ardèche sont un champ d'étude magnifique. C'est en 1464, qu'eu lieu le plus ancien recensement connu pour le Vivarais. Cette enquête fait suite à la décision du roi Louis XI en accord avec les États de Languedoc. Son objectif était d'actualiser l'assiette de l'impôt royal : la Taille, principal impôt foncier de l'époque.
Ce document est le plus important pour le pays de Vivarais au moment où s'achevait la guerre de Cent Ans.
Pour les localités de Joyeuse et Rosières, ces données permettent de brosser un tableau géographique et démographique exceptionnel. Avec les noms de famille, nous découvrons la société rurale des paysans locaux, exerçant une quantité de métiers, mais aussi des nobles et des ecclésiastiques. Un passionnant voyage dans le temps attends le lecteur.


Christophe Banache a des origines familiales qui se partagent entre Cévenne ardéchoise, la vallée du Chassezac et le village de Saint-Privat. Enseignant, il est passionné par l'histoire de France médiévale. Après " La Cévenne ardéchoise au XVe" et "La Montagne ardéchoise au XVe", il signe aujourd'hui un ouvrage historique de tout premier plan.

UNE SOURCE HISTORIQUE TOUT A FAIT REMARQUABLE,
NOTRE 7E LIVRE SUR LES ESTIMES DE L'ARDECHE,
CETTE ENQUETE FISCALE DE 1464 UNIQUE EN FRANCE ! RENE ST-ALBAN

E & R. éditions et régions. I.S.B.N. 9782847942293
www.labouquinerie.com

Merci de votre soutient à la seule édition régionale non subventionnée depuis 45 ans !

Dauphiné libéré 17 décembre 2023

Extrait, table des matières, bibliographie, index....

TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION 7
CHAPITRE I 11
Les sources de l'Étude 11
Le préambule du registre d'estime détaillé 15
Le préambule du registre d'estime détaillé 16
Première déclaration du registre d'estime détaillé 17
Première déclaration du registre d'estime détaillé 18
Première déclaration du registre d'estime détaillé 19
Traduction de la première déclaration 20
L'attestation finale du registre détaillé 22
L'attestation finale du registre détaillé 23
Traduction de l'attestation finale du registre détaillé 24
CHAPITRE II 25
JOYEUSE et ROSIÈRES : Approche étymologique 25
CHAPITRE III 31
Les institutions administratives et politiques 31
CHAPITRE IV 37
La taille et la fiscalité médiévale 37
Du fouage à la taille 37
La naissance de l'impôt monarchique 37
Répartir l'impôt 38
La situation avant 1464 39
Les estimes de 1464 du Vivarais 44
Que disent les textes d'introduction et de conclusion du registre d'estime du lieu de Joyeuse ? 45
Le texte introductif du registre 45
L'attestation finale du registre 51
Les déclarations individuelles 54
La révision des déclarations 59
Le redressement fiscal 60
Le barème de la taille à payer 64
La valeur d'allivrement et le montant de la taille. 66
La contribution extérieure à la paroisse et mandement 67
Première page de l'état abrégé 69
Transcription de la première page de l'état abrégé 70
Première page de l'état sommaire 71
Transcription de la première page de l'état sommaire 72
L'intervention du roi 73
CHAPITRE V 76
La maison de Joyeuse et ses seigneurs XIVe et XVe siècle 76
Extrait généalogique de la maison de JOYEUSE 83
CHAPITRE VI 84
LES HABITANTS RECENSÉS 84
Les femmes taillables 97
Des déclarations de conjoints 98
Des éléments généalogiques complémentaires 99
La permanence patronymique 101
Les prénoms 103
Les gens de métier 105
Les notaires 105
La situation de maître Raymond Ferrand et de ses héritiers. 113
Le secteur de la tannerie et de la draperie 118
Le secteur de la tannerie. 118
Le secteur de la draperie. 124
Les marchands 127
L'hôtelier 129
Les forgerons 130
Le coutelier 131
Le serrurier 132
Le chirurgien 132
Le charpentier 132
Le barbier 133
Les ecclésiastiques 133
Des agriculteurs et viticulteurs 134
D'autres métiers manquent à l'appel ? 135
CHAPITRE VII 142
L'HABITAT ET LES LIEUX HABITÉS 142
La ville de Joyeuse, ville gaudiose. 147
Les murs de la ville … 151
Les portes de la ville 157
Les habitants et les maisons recensées dans la ville 170
Les maisons hors les murs. 170
Rosières 172
Des maisons dans d'autres localités. 177
Les autres bâtiments agricoles 179
Le moulin dit d'Anduze 181
Chapitre VIII 186
La représentativité démographique du registre d'estime de 1464 186
CHAPITRE IX 194
LES TERRES ET LEURS CULTURES LES TOPONYMES 194
Les jardins 195
Les prés 198
La vigne 204
La vinification 211
Les terres de labour 212
Les champs 213
Les parrans 214
La châtaigneraie 215
Les terres hermes 216
Les blaches et autres bois 218
Les deves 219
La culture du safran 220
Olivette et insulam 221
CHAPITRE X 222
LE CENS 222
Les biens justiciables du cens 223
La teneur du cens 223
Les règlements en mesures de grains 225
Les unités de mesures des grains 225
Les règlements en numéraire 225
Les règlements en vin 226
Les unités de mesure du vin 226
La volaille 228
Le poivre, l'épice et l'huile 229
Les moutons 229
Les corvées ou prestations en travaux 229
Les pensions 231
Que représente la valeur des cens ? 232
CHAPITRE XI 236
LES PROPRIETAIRES CENSIERS 236
CHAPITRE XII 240
LES BIENS MOBILIERS ET LE CHEPTEL 240
Le cheptel 244
Répartition du cheptel par classe de patrimoines 247
Place du cheptel dans la fortune des tenanciers taillables 250
Valeur vénale des animaux 252
Bilan 254
Annexe 1 258
Déclaration de Magister Bartholomeus Borneti, folio 55. 258
Annexe 2 271
Déclaration de Glaudius Chamand, folio 80 verso et 81. 271
Annexe 3 274
Déclaration de Glaudius Leporis, folio 145 verso. 274
Annexe 4 280
Tenanciers taillables et fortunes estimées 280
Annexe 5 283
Liste des personnes relevant de Joyeuse et Rosières et n'apparaissant pas dans le registre d'estime de 1464 283
Annexe 6 286
VENTILATION DES POSSESSIONS IMMOBILIERES BATIES 286
Annexe 7 289
VENTILATION DES POSSESSIONS IMMOBILIERES NON BATIES 289
Annexe 8 294
VENTILATION DU CHEPTEL 1464 294
Annexe 9 299
INDEX DES PATRONYMES DE 1464 299
Annexe 10 301
INDEX DES NOMS DE LIEUX DE 1464 301
Bibliographie 310
TABLE DES MATIERES 317

Du même auteur :
- La Cévenne Ardéchoise au XVe siècle, 2011.
- La Montagne Ardéchoise au XVe siècle, 2012.

Dans la même collection des estimes de l'Ardèche :
M. Robert Valladier-Chante :
- Vallon-Pont-d'Arc à la fin du Moyen Age, Une communauté du Vivarais, Sant Saornin de Avallon, 1993.
- Le Bas-Vivarais au XVe siècle, 1998.
- Le Haut-Vivarais et Boutières au XVe siècle, 2004.

M. Jean-Marc Gardès :
- Une paroisse du haut-plateau au XVe siècle, Issarlès, 2021.

 

BON DE COMMANDE

29 + 8 euros port et emballage =37 euros
Sortie le 20 décembre 2023

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Commande ...... exemplaire(s) de JOYEUSE au 15e
au prix de 29 euros +8 euros de port = 37 euros
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Ci-joint mon règlement par chèque aux :
La Bouquinerie. éditions et régions
77 avenue des Baumes. 26000 Valence.
Tél : 06.88.08.35.96

Attention ce livre sera exclusivement vendu par souscription et par correspondance en 2023. Sa diffusion commerciale commencera le 15 janvier 2024

 


Bon de souscription
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EXTRAITS

INTRODUCTION
Des localités déjà étudiées, mais un Moyen-Age à écrire en partie
Les principaux travaux historiques autour des localités de Joyeuse et de Rosières ont été écrits par l'érudit ardéchois, Antoine-Jean-Louis Tardy, nommé plus communément, Louis de Montravel ou encore Vicomte de Montravel. Ce natif de Joyeuse, livra pour le compte de la Revue du Vivarais, un certain nombre de Monographie des paroisses du diocèse de Viviers. Dans cette série, pas moins de neuf travaux furent consacrés en premier, entre 1896 et début 1897, sur Rosières, mère des paroisses de Joyeuse, Vernon, Balbiac et Chapias .
Montravel connaissait fort bien son propos en digne descendant de la famille Tardy de Montravel, branche dite de Joyeuse en Vivarais dont son lointain ancêtre, le chevalier Richard de Montravel s'illustrât à la bataille de Bouvines en 1214, sous le règne de Philippe-Auguste .
Le titre évocateur de son travail consacré à sa patrie, évoque le lien entre les localités de Rosières et de Joyeuse. En effet, l'auteur nous en explique le lien historique. Le plus ancien document connu à ce jour prouvant ce lien, est un acte de l'an 1111 par lequel Léger évêque de Viviers joignit au prieuré de Ruoms, les églises de Rosières et de Saint-Pierre de Joyeuse. D'un autre côté, les titres et documents concernant la localité de Joyeuse ne datent que du début du XIIIème siècle. Ces documents forment un recueil sommaire des délibérations de la municipalité (ou université) et des consuls, le tout couvrant une période débutant en 1239 et se terminant en 1493. Cet ensemble fut rassemblé ultérieurement, en l'an 1530, par un dénommé Antonium Suriam consul et son oncle Laurentii Baladuni. Le tout porte le titre de Rubrica . Ce recueil, non édité à ce jour, débute, par un acte de 1237, par lequel Bernard d'Anduze accorda, libertés et privilèges, aux consuls et à l'université de Joyeuse.
Cet acte formant la charte du même nom, fut passé le 8 des ides de juillet 1237, devant l'église Saint-Pierre de Joyeuse par maître Stephani Roverii notaire au château de Joyeuse. Cette charte, intitulée, charte des libertés et franchises de Joyeuse, comportant un ensemble de vingt articles, fut présentée et transcrite dans son intégralité par l'historien, natif de Joyeuse, Robert Saint-Jean au sein de la revue des Annales du Midi .
L'ensemble des délibérations permettent de mieux comprendre, la vie au sein de la ville de Joyeuse et de son mandement, pour les XIIIè, XIVe et XVe siècle. Ces dernières sont un apport très important pour notre travail car elles fournissent de nombreux renseignements sur les seigneurs, les consuls du lieu, ainsi que sur certains traits de la vie quotidienne. Le travail de Louis de Montravel offre un éclairage exceptionnel pour mieux comprendre et saisir ce que pouvait être les localités de Joyeuse et Rosières dans la seconde moitié du XVe siècle.
Quelques années après Montravel, en 1926, Jean Régné, archiviste de l'Ardèche, livra dans le cadre de son ouvrage sur la vie économique au lendemain de la guerre de Cent Ans, un résumé du registre d'estime de 1464 pour le mandement de Joyeuse . La présentation démontre que l'auteur a parcouru et analysé tout le registre pour en décrire les grandes lignes. À ce titre, Jean Régné fait figure de pionnier dans ce domaine.
Quelques décennies plus tard, deux autres auteurs, Paul Varène et Jacques Lacour, apportèrent leur pierre à l'édifice, en livrant deux ouvrages, essentiellement autour de l'histoire de Joyeuse, avec respectivement, Joyeuse et son histoire en 1987 et Visite du vieux Joyeuse en 1995.
Paul Varène, instituteur ardéchois, propose de mieux saisir l'histoire de Joyeuse, de la préhistoire jusqu'au XXe siècle. Le seul regret, est que son travail ne comporte qu'une seule page consacrée au " compoix de 1464 ", très largement inspirée du travail de recension de l'archiviste Jean Régné. Ce constat met en évidence un chapitre sur la période révolutionnaire beaucoup plus conséquent car mieux documenté et renseigné.
Ancien maire de la ville de Joyeuse, Jacques Lacour, est soucieux d'éveiller et de sensibiliser le passant ardéchois ou non, à travers les curiosités de la vieille ville. Son ouvrage propose, une visite du vieux Joyeuse, très pragmatique, tant par ses illustrations que par son argumentation et son analyse. Le tout, partant d'un plan de ladite ville, inspiré de l'ancien cadastre Napoléonien, permet de découvrir les différentes parties de l'ancienne ville et de ses remparts, mais également de comprendre et de connaître les évolutions historiques du lieu surtout à partir du XVIe siècle.
Ces travaux, incontournables pour comprendre l'histoire des localités de Joyeuse et de Rosières, se positionnent donc comme un point de départ de notre étude.

CHAPITRE I
Les sources de l'Étude
La présente étude est basée sur un document exceptionnel et inédit : le registre d'estime du lieu et mandement de Joyeuse, établi en l'an 1464. Ce document sera complété par un compoix de Joyeuse, du début du XVIIe siècle, conservé parmi les archives municipales de la ville de Joyeuse. Des actes notariés, des XIVe et XVe siècles, essentiellement de Joyeuse, permettront entre testaments, concessions, hommage et autres actes de la vie quotidienne, d'apporter des renseignements complémentaires sur les habitants des lieux étudiés. Notre approche de Joyeuse et Rosières sera complétée par, un cadastre de Joyeuse daté de 1678 , ainsi que d'un plan de la ville de Joyeuse, daté de 1761 , mis en ligne sur internet par Mr Auzas. Ce plan intitulé, plan géométrique de la ville de Joyeuse, fut réalisé par le sieur de la Chaume.
Il apparait utile de faire un point sur les documents, existants sur Joyeuse et Rosières, postérieurs au registre de 1464.
Dans son dictionnaire d'histoire administrative et démographique de l'Ardèche , Alain Molinier, avait pour chacune des communes et paroisses du département, dressé un état des lieux des compoix existants, en principe, et précédents le cadastre napoléonien. Pour Joyeuse, ce dernier en mentionne un total de sept pour les années 1463, 1512, 1612, 1645, 1662, 1703 et 1720. Alors que les deux premiers posent question, les cinq derniers ne sont pas présents aux Archives Départementales de l'Ardèche. Nous avions, il y a quelques années, fait le point avec Mr Dupraz, alors directeur, sur celui de 1463. Il semblerait qu'il n'ait pas existé et que Mr Molinier se soit contenté de reprendre les informations dans le catalogue des compoix établi par Jean Régné . Conclusion, soit les informations étaient peu fiables, soit les documents ont disparu, si tant est qu'ils aient existé ! La question reste posée !
Pour le compoix de 1512, un registre présent dans les archives de la mairie de Joyeuse, porte en couverture la date de 1812, alors que sur l'en-tête du premier folio figure la mention de 1512, d'une écriture bien postérieure, certainement du XIXe siècle. Un rapprochement des 280 comptes, croisés avec les registres de BMS conservés en ligne sur le site internet des Archives départementales de l'Ardèche, démontre que ce document n'est pas de 1512, mais plutôt d'une période comprise entre la fin du XVIe siècle et le tout début du XVIIe siècle, peut-être aux alentours de 1610. Nous utiliserons ces deux dernières sources pour l'étude patronymique et la localisation de certains terroirs présents en 1464.
Curieusement les registres d'estimes du diocèse de Viviers ont été peu exploitées. De plus, tous les travaux n'ont point été édités. Trois études majeures éditées permettent de découvrir la vie économique et sociale de certaines communautés.
Le pionnier, dans l'entre-deux guerre, Jean Régné, archiviste du département de l'Ardèche, fut le premier à les aborder et en faire une recension, éditée en 1926. Ce travail présente, par le biais de notices individuelles, un résumé pour chaque paroisse, pour lesquelles le registre détaillé est existant.
En 1979, Dom. Pierre Minard, bénédictin et médiéviste, publia un travail d'une très grande qualité, autour de deux paroisses de la Cévenne Ardéchoise, Thines et Malarce à la fin du Moyen-Age.
En 1993, parut un travail incontournable et accessible au plus grand nombre par Robert Valladier-Chante, autour la communauté paysanne de Sant Saornin de Avallon, Vallon-Pont-d'Arc à la fin du Moyen Age.
À noter que dans les années 1970, Messieurs Farcis et Foriel-Destezet, et Madame Souchon, étudièrent certaines communautés, ou zones géographiques, dans le cadre de travaux universitaires. Dans les années 1990 et 2000, d'autres étudiants apportèrent leur contribution sur des localités précises, ou sur un ensemble de registres. Les travaux sont nommés dans la bibliographie en fin du présent ouvrage. Des chercheurs locaux, Mlle Rénée Thibon et Mr Jean-Marc Gardès, étudièrent respectivement, Assions et Cornilhon, et Issarlès.
Avant de présenter et d'analyser, les estimes du Vivarais dans le chapitre IV consacré à l'impôt et la fiscalité médiévale, nous présentons ci-après le registre d'estime du lieu de Joyeuse. Afin de mieux cerner l'intérêt du document, nous dévoilons, le préambule du registre, la première déclaration ainsi que l'attestation finale, ainsi que leur traduction.
Le registre d'estime du lieu et mandement de Joyeuse
Le registre de l'estime dit " détaillé " parce qu'il contient l'ensemble des déclarations, du lieu et mandement de Joyeuse recueilli par le notaire Chalendar, forme un ensemble de 153 feuillets, soit un peu plus de 300 pages de format 23,5 centimètres de largeur et de 29,5 centimètres de hauteur en position fermé . Ce document rédigé en latin est conservé aux Archives Départementales de l'Ardèche sous la cote papier C580 et consultable sur microfilm sous la cote 2 MI 26. Cette source exceptionnelle nous parvient dans un état fort convenable près de 560 années après sa réalisation.
Le coin supérieur gauche et droit, et non pas intérieur du registre, montre des traces d'humidité rendant quelquefois la lecture difficile, jusqu'au folio 100 seulement, soit les deux tiers de l'ensemble. Les quatre premiers folios du registre montrent des manques de papiers sur les coins supérieurs dus à l'usure du temps. Les pages du registre ne mettent pas en évidence de numérotation originelle, mais seulement une numérotation manuelle récente.
La première page du registre, soit le préambule, laisse apparaitre de nombreuses mentions marginales sur la partie gauche du texte. Quelles sont ces informations ? Tout d'abord, nous pouvons lire, les formes Gaudiose et Goyeuse qui pourraient être contemporaine de la rédaction du document. Plus bas, nous rencontrons la mention Joyeuse et son mandement qui apparait d'une écriture différente. Quatre données chiffrées sont également inscrites. En chiffres arabes, nous pouvons relever, N°63 et N°24. En chiffres romains, nous relevons N°90. Ces inscriptions, pourraient témoigner du classement archivistique du document au fil des temps, mais également la numérotation de chaque registre d'estime avant et pendant sa conservation au bailliage de Villeneuve-de-Berg, avant d'être recueilli par les archives départementales de l'Ardèche. Une écriture fine précise 1464.
En fin d'ouvrage, à travers les annexes 1, 2 et 3, nous présentons trois déclarations dans leur intégralité, à savoir, transcription et traduction.

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CHAPITRE III
Les institutions administratives et politiques
Étudier et analyser un registre d'estime de l'année 1464, c'est avant tout aborder la fiscalité médiévale durant les toutes premières années de règne de Louis XI roi de France, et surtout comprendre le principe de l'impôt royal en Languedoc.
Afin de mieux cerner le contexte administratif et politique, du Vivarais, de la province de Languedoc et de ses acteurs au XVe siècle, il semble utile d'en dresser une esquisse.
De la paroisse à la province de Languedoc
Au niveau local, l'assemblée d'habitants au niveau de chaque paroisse apparait comme une première circonscription administrative. Dans chaque paroisse, les habitants sont représentés par des procurateurs ou syndics pour les localités de faible importance, des consuls pour les villes. Ces édiles locaux, à l'origine de l'institution municipale, étaient les ancêtres de nos maires actuels. Chaque paroisse, soit seule ou bien associée à d'autres, faisait partie d'un mandement sous la juridiction d'un seigneur local. Le premier officier du mandement, le bayle, soit le représentant dudit seigneur, était appelé autrefois bailli du seigneur. Comme nous le verrons plus tard, les registres d'estime, mentionnent l'identité des représentants locaux pour le lieu et mandement de Joyeuse. La constitution d'assemblées ou de conseils au sein des paroisses apparaissent donc relativement anciennes.
Les États du Vivarais
L'ensemble de toutes les paroisses formant le Vivarais, véritable assemblée provinciale, était connue sous le nom d'États du Vivarais. Cet organisme était situé entre les assemblées locales et la pouvoir royal. La composition de l'assemblée comprenait trois membres du commissariat royal, un officier, le bailli du Vivarais ou son lieutenant, et un consul de la ville de Viviers. La représentation locale comprenait les députés de la noblesse et des communes . Les députés étaient moins d'une trentaine au total. Les gens du clergé n'étaient point représentés, peut-être parce qu'ils étaient exempts de l'impôt royal. L'évêque de Viviers, Helie de Pompadour en 1464, siégeait de plein droit comme grand baron.
Les barons vivarois siégeaient au nombre de douze en 1434. Le seigneur de Joyeuse siégeait comme représentant de la noblesse du pays de Vivarais. Les villes et leurs représentants siégeaient également au nombre de treize, parmi lesquelles figurait Joyeuse. Ces représentants pouvaient être consuls, syndics ou encore procureurs. Les États se réunissaient, une fois par an, pour un à quelques jours de session. Trois officiers principaux assuraient la continuité du service, soit le procureur, le greffier et le receveur. Pendant la seconde moitié du XVe siècle, le procureur fut Raymond Nicolay, lieutenant du bailli de Vivarais, collaborant à l'établissement des rôles d'imposition comme par exemple, l'aide, la crue ou l'octroi. Dans la ville choisie pour la session, les membres siégeaient dans une maison particulière et descendaient à l'auberge ou chez le seigneur du lieu. Ces derniers percevaient une indemnité votée par ladite assemblée.
La ville de Joyeuse ne fut jamais le lieu de siège des États de Vivarais, alors que Largentière le fut à deux reprises à la fin du XVe siècle.
Le rôle des États était avant tout un rôle fiscal. La part qui succombait au Vivarais représentait environ le onzième de la contribution totale mise à la charge du Languedoc. L'institution devait ainsi répartir de manière convenable cette charge entre les 282 paroisses du pays en fonction du nombre de leurs feux imposables. Les États avaient d'autres rôles, comme par exemple, celui d'imposer, après accord du roi, un maximum de 500 livres pour les affaires propres du pays, en sus de la taille royale .
L'ensemble des organismes locaux avaient à leur sommet l'institution bailliagère, relevant de la sénéchaussée de Beaucaire, et siégeant à Villeneuve-de-Berg. Recruté parmi la société des chevaliers, le bailli était le premier magistrat civil du pays, et à ce titre, il représentait le roi de France. Accompagné par ses commissaires et officiers, cette personnalité de premier plan avait pour charge de transmettre les directives royales et de veiller à leur application. Parmi les baillis dénombrés pour la période du XVe siècle, il faut citer, Charles des Astars, natif de Villeneuve-de-Berg et conseiller du roi pour la période de 1462 à 1466. Dans le chapitre suivant, nous présenterons plus longuement cette personnalité de premier plan et proche du roi de France.
La représentation du Vivarais aux États de Languedoc était fixe à la fin du XVe siècle, un baron sur dix pour la noblesse, une des cinq ou six villes pour le commun. En 1425, par exemple, l'évêque et les consuls de Viviers, les seigneurs de six localités, dont Joyeuse, étaient présents.
Les États de Languedoc
Chaque délégation provinciale, dont le Vivarais, était représentée aux États de Languedoc, les ancêtres de nos conseils régionaux actuels. Cette assemblée était donc un pays d'états. Cette institution de langue occitane siègera à dates régulières. Sa mission principale était d'établir le montant de l'impôt versé au roi, sa répartition et sa levée. Le Vivarais a eu des représentants aux États de Languedoc à partir de 1425. Huit villes participèrent par tour à ces séances : Tournon, Viviers, Boulogne, Largentière, Joyeuse, Annonay, Montlor et Bourg-Saint-Andéol. Ces délégations consentaient à l'impôt royal. Ces assemblées de langue occitane eurent siège à Pézenas en avril 1457, à Carcassonne en mars 1458, à Montpellier en décembre 1458, à Béziers en décembre 1459, Le Puy en décembre 1460 . Le règne de Charles VII s'acheva en 1461. Son fils Louis XI lui succéda la même année.
Les attributions fiscales des États de Languedoc étaient la première de leur activité. Ces derniers avaient obtenu le droit de se réunir périodiquement afin de consentir l'impôt et octroyer au roi une " aide " devenu sous Louis XI une taille. C'est le roi qui avait pouvoir de convoquer les États. Ce dernier en fixait la date et le lieu. Le gouverneur de Languedoc recevait le droit " de assembler et faire assembler les gens des trois Estats toutes foiz que pour le bien de nous et de nostre seigneurie il verra estre expedient " . Le roi adressait également une lettre close aux futurs membres. Il en était de même pour les trois sénéchaux de Languedoc leur demandant de faire savoir " incontinent et sans delays " aux gens des trois États de leur sénéchaussée, " a cry public ou autrement " de devoir se rendre aux jour et lieu fixés à l'assemblée. C'est ainsi que furent convoqués les prélats et barons par lettre personnelle, les villes chefs de diocèse par l'intermédiaire de leurs consuls. Le roi devait alors désigner les commissaires qui le représentaient auprès de l'assemblée. Les prélats et barons s'y rendaient ou bien se faisaient représenter par leurs procureurs, alors que les villes nommaient leurs représentants. Louis XI préférait convoquer les États aux mois de mai et de juin, et même si l'assemblée ne siégeait pas toujours dans la même ville. Il faut noter, qu'entre 1462 et 1483, date de son règne, les États se réunirent à dix-sept reprises à Montpellier, trois fois au Puy, deux fois à Béziers, une fois à Annonay et à Pézenas. Les États demandaient au roi d'éviter, les temps de chaleurs, les moissons, ou les vendanges, pour convoquer l'assemblée.
L'organisation matérielle des États revenait aux consuls de la ville choisie pour la réunion. Plusieurs centaines de personnes se rendaient dans des villes, qui en temps ordinaires ne comptaient que quelques milliers d'habitants. Les commissaires royaux et les délégués ne venaient pas seuls, ils étaient accompagnés de conseillers, de secrétaires et de valets. De nombreux personnages, officiers royaux et particuliers, bien que sans droit d'entrée, profitaient de l'occasion de trouver la haute administration de Languedoc pour se rendre également dans la ville choisie. Il fallait donc nourrir toute cette population ainsi que leurs chevaux. Il fallait pourvoir au logement des membres des États, en trouvant des lieux convenables. Les consuls de la ville siège devaient acheter du blé et de l'avoine pour les chevaux, seuls moyens de transport à l'époque.
Le lieu accueillant l'assemblée, devant être vaste, était très souvent un édifice ecclésiastique ou civil qui était décoré de tapisseries. La place de chacun était minutieusement réglée. Les commissaires royaux se trouvaient au centre, alors que les prélats se trouvaient à leur droite et les barons sur leur gauche. Devant ces élites figuraient les repré-sentants de l'état commun. Une assemblée plénière ouvrait la session en présence des commissaires du roi. Le greffier du pays enregistrait les lettres de convocation ou les procurations de chacun dans un registre. L'un des commissaires faisait un discours en exposant sur les affaires du royaume, appelé la proposition. Le président demandait ensuite l'autorisation aux États de " conférer ensemble " sur les demandes qui lui avait été faites .
Ensuite les commissaires se retiraient et les États allaient délibérer seuls, hors de la présence des agents royaux. Venait alors, l'heure des délibérations, en séance plénière, ayant lieu par sénéchaussée et regroupant les trois ordres. Les délibérations consistaient dans l'audi-tion de rapports, des ambassadeurs, des syndics, des commis, des commissions spéciales, demandant d'étudier une ou plusieurs questions particulières. Les États donnaient leur avis sur chacune des questions mises à discussion. Les membres donnaient leurs avis qui étaient enregistré par le greffier. En fin de délibération, les avis exprimés étaient comptés, la majorité l'emportait. L'état commun était pratiquement assuré d'avoir la majorité, car leur nombre était égal à celui des deux autres ordres. Le tour de parole était strict, un prélat, un noble, deux délégués de l'état commun. Le président exposait alors l'objet du débat. Les États commençaient et terminaient toujours par des séances communes aux trois ordres.
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