La Bouquinerie

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Le fameux et incontournable almanach Ardèche et Drôme, 26e édition est paru (10.10.2019) !

Vous pouvez le commander directement à nos éditions : 6,45 euros + 5,55 euros port et emballage = 12 euros FRANCO
L'Almanach Ardèche & Drôme 2020
l'unique, l'authentique et véritable
160 pages. 6,45 euros

Collection complète des 26 numéros disponibles : 125 euros franco !

Édito 3 Histoire d'Os. Bernard Guerry 4 Jardinage. 5 Calendrier 2020 . Les mois 7.Phases de la lune 8Éclipses, saisons, constellations 9Calendrier mensuel et jardinage. Janvier à mars 10. Cuisine d'hiver. 16Avril à juin 18.Cuisine de printemps 24.Juillet à septembre 26.Cuisine d'été 32.Octobre à décembre 34.Cuisine d'automne 40.Tarifs postaux 42.Marchés & Foires Drôme-Ardèche 43.Brocantes, artisanat Drôme et Ardèche 49.Radars en DrômArdèche. 51 .L'année du tant 52
Proverbes et dictons de la Drôme .et de l'Ardèche 54.Zéro déchet 57.Sudoku débutant 60.Festival Aluna 61.Colapsologie et Olivier de Serres 65.Meurtre à Oriol . 69.Sudoku confirmé 70.Sorcellerie en Drôme-Ardèche 71.Cimetières en Drôme provençale 74.Projet lac Issarlès, eau de Paris 75.Sudoku expert 77.Robert Serre et l'histoire de la Drôme 78.Les Gilets Jaunes en Drôme-Ardèche 82.Jazz à Vienne 87.François 1er et le cardinal de Tournon 89.Les Ponts de l'Ardèche 90.Proverbes et dictons.Barnas en 1886 .Les premiers Arméniens à valence 103.Chorégies d'Orange 105.Peyrebeille, les aubergistes coupables ? 107.Proverbes et dictons 3 .omieu, un drômois en Perse 118.Pont d'Aubenas, figures arméniennes 123.Les Martyrs de Privas 125.Ruy Blas à Grignan 128.Volcans de l'Ardèche 133.Les Arméniens en Drôme-Ardèche 136.La cuisine de Michèle Saint-Alban 139.Collectionnez les almanachs 146.Les fêtes 147.L'Horoscope 2020 signe par signe. 151.Correction sudokus 154.Catalogue éditeur-diffuseur .28 policiers drômois et ardéchois 158.Commandez les almanachs 159.Table des matières 160.

Blagues pages : 42, 45, 60, 81, 93, 99, 100, 102, 104, 112, 117, 127, 136, 154.

 

 

 


CHERS LECTEURS
BONNE ANNÉE 2020
Merci encore mille fois pour les milliers de lectrices et de lecteurs qui nous sont confiance depuis 26 ans. Que l'aventure est belle ! Vous retrouver chaque année nous fait chaud au coeur... Aller sur le terrain, faire des reportages... Quel plaisir que de sortir ce bébé 100% local qui je l'espère vous distraira, vous amusera et vous fera passer un bon moment, sans oublier de cultiver votre jardin.
Comme toujours, Michèle Saint-Alban vous a mitonné ses recettes de notre région (intercalées dans les mois) avec en plus un dossier sur la cuisine du terroir.
Nous trouverez encore des articles et reportages spécifiques de notre région, confiés à notre rédaction par des amis, écrivains, journalistes et lecteurs de chez nous...
N'hésitez pas, vous aussi, à nous écrire pour nous faire part de vos passions, coups de cœur, critiques... Cet alma-nach est toujours le vôtre. Proposez-nous un texte ! Enfin, complétez votre collection (page 159 en comman-dant les almanachs des années précédentes à un prix exceptionnel (page ???). Vous savez que tous les articles sont nouveaux chaque année et constituent au fil du temps une véritable encyclopédie régionale. Près de 5000 pages !
Sinon, nos éditions, avec près de 450 titres drômois et ardéchois publiés depuis 40 ans (voir catalogue en fin), vous allez pouvoir parfaire la connaissance de notre Drôme et de notre Ardèche. Le seul problème, c'est qu'il vous faudra nous commander les livres car peu de vendeurs veulent vendre des livres régionaux. Le " consommons local " est souvent de façade ou de circonstance. Passez donc nous voir directement à nos bureaux, mais attention nous ne sommes ouvert que sur rendez-vous. Nous aurons aussi plaisir à vous faire visiter nos locaux et à vous faire un " poutou " ardéchois, voire la bizzzzzzzzzzzzz drômoise !
Nous vous souhaitons une agréable lecture à tous.
Bonne et belle année 2020 !
L'équipe de l'almanach


Jour de sortie de l'almanach (10.10.2019), Krikor Amirzayan, auteur des articles les Arménien en Drôme-Ardèche et René Adjémian, directeur éditorial de l'almanach

TABLE
DES MATIERES

Édito 3
Histoire d'Os. Bernard Guerry 4
Jardinage. 5
Calendrier 2020 6
Les mois 7
Phases de la lune 8
Éclipses, saisons, constellations 9
Calendrier mensuel et jardinage
Janvier à mars 10
Cuisine d'hiver 16
Avril à juin 18
Cuisine de printemps 24
Juillet à septembre 26
Cuisine d'été 32
Octobre à décembre 34
Cuisine d'automne 40
Tarifs postaux 42
Marchés & Foires Drôme-Ardèche 43
Brocantes, artisanat Drôme et Ardèche 49
Radars en DrômArdèche. 51
L'année du tant 52
Proverbes et dictons de la Drôme
et de l'Ardèche 54
Zéro déchet 57
Sudoku débutant 60
Festival Aluna 61
Colapsologie et Olivier de Serres 65
Meurtre à Oriol 69
Sudoku confirmé 70
Sorcellerie en Drôme-Ardèche 71
Cimetières en Drôme provençale 74
Projet lac Issarlès, eau de Paris 75
Sudoku expert 77
Robert Serre et l'histoire de la Drôme 78
Les Gilets Jaunes en Drôme-Ardèche 82
Jazz à Vienne 87
François 1er et le cardinal de Tournon 89
Les Ponts de l'Ardèche 90
Proverbes et dictons 2 95
Barnas en 1886 101
Les premiers Arméniens à valence 103
Chorégies d'Orange 105
Peyrebeille, les aubergistes coupables ? 107
Proverbes et dictons 3 113
Romieu, un drômois en Perse 118
Pont d'Aubenas, figures arméniennes 123
Les Martyrs de Privas 125
Ruy Blas à Grignan 128
Volcans de l'Ardèche 133
Les Arméniens en Drôme-Ardèche 136
La cuisine de Michèle Saint-Alban 139
Collectionnez les almanachs 146
Les fêtes 147
L'Horoscope 2020 signe par signe. 151
Correction sudokus 154
Catalogue éditeur-diffuseur 155
28 policiers drômois et ardéchois 158
Commandez les almanachs 159
Table des matières 160

Blagues pages : 42, 45, 60, 81, 93, 99,
100, 102, 104, 112, 117, 127, 136, 154.

Bonne, belle et heureuse
année 2020

Jour de parution, l'éditeur est heureux de présenter l'affiche et le 26e almanach !

 

Les eaux de Paris
PROJET DU LAC D'ISSARLÈS


En 1900, le docteur Prompt, ancien élève de l'école Polytechnique, publiait à Grenoble, chez Allier, une plaquette de 32 pages sur une possibilité d'alimenter en eau potable Paris à partir du lac d'Issarlès.
Projet farfelu me direz-vous ? Effectivement, on est en droit de se poser cette question en voyant le titre de cet opuscule. En y jetant un œil plus attentif, on découvre que ce projet était déjà dans les placards depuis plus de 12 ans. À l'époque, Paris n'a que 2,5 millions d'habitants et ses ressources en eau potable sont problématiques. Ne parlons pas de l'insalubri-té : " Le spectacle horrible de l'infection des eaux... due au déversement direct des eaux d'égout dans le fleuve. " Le 21 juillet 1900, un témoin oculaire décrivait l'aspect du fleuve : " Sans avoir la cruauté de souhaiter qu'on oblige les triomphants ingénieurs à boire de l'eau prétendue assainie de la Seine, il est à souhaiter qu'ils viennent faire une visite au bord de l'eau à Clichy. Ils reverraient là ces lugubres spectacles qu'on a tant de fois décrits ici et qu'ils avaient juré de faire disparaître : des eaux bourbeuses et noirâtres, des berges couvertes de boue visqueuse dégageant une odeur nauséabonde insoutenable, et à la surface du fleuve les gaz empoisonnés décrivant d'immenses cercles formés de globules blancs qui détonnent ".
Et pour couronner le tout : " Ils trouveraient le long des berges des milliers et des milliers de poissons, morts empoisonnés par l'eau. ces malheureuses bêtes ont l'agonie lente. On les voit remonter le long des berges, faire des bonds hors de l'eau comme pour s'échapper du fleuve où elles respirent le poison, puis s'en aller mortes au fil du courant. "...
Notre auteur porte son dévolu sur le lac d'Issarlès, "le plus bel ornement" de l'Ardèche, non encore corrompu ! Son implantation et son volume est idéal, de plus : " il en résulte qu'il suffirait de construire une digue de 200 m de longueur et dont la hauteur moyenne serait de 10 mètres pour donner 30 m de hauteur en plus à la cuvette..." Il estime ainsi la capacité de cette construction à 90 000 000 de mètres cubes.
Sans rentrer dans les détails techniques, notre auteur ajoute la capacité de chaque cours d'eau pour grossir l'approvisionnement : La Gagne, La Gage, Le Clut, la Veyradière et même la Loire... Un aqueduc souterrain serait construit pour évacuer les eaux vers la Charité, la vallée de l'Yonne, Clamecy et Paris où un réservoir de 5 millions de m 3 serait construit.
Avec ce procédé, " Paris recevra ainsi un mètre cube d'eau et demi par seconde soit par tête d'habitant et par jour 50 litres de plus que ce qui existe déjà. En outre il y aura une réserve de 5 millions de mètres cubes ce qui suffit à fournir pendant 2 mois si l'on veut, un mètre cube par seconde ou pendant un mois seulement 2 mètres cubes... Le lac perdra ainsi pendant sa première année 27 millions de mètres cube. "
Par ce procédé, l'auteur vide pres-que le lac la deuxième année mais pas entièrement pour ne pas rendre les eaux boueuses, puis pendant 8 mois, il remplit le lac par le détournement des rivières de hautes vallées et ainsi de suite !
Comme toujours à la fin : " il suffirait que la population de Paris paye en moyenne 5 francs par tête pour que les recettes de l'entreprise soit de 12 500 000 francs ce qui représente largement la somme nécessaire pour payer les frais de l'administration et l'intérêt du capital employé. "
L'évaluation des travaux est de 130 millions et différentes solutions de financement sont élaborées.
Notre auteur de conclure qu'il détient la meilleure solution : il n'y a pas d'eau dans le bassin de la Seine ! Pour avoir de l'eau suffisante, " il faut la payer ".
" Il n'y a pas de doute que toutes les personnes raisonnables répondront par l'affirmative ". Ainsi se termine cette plaquette et ce beau projet !
René Saint-Alban
Au pied du suc de Cherchemus (1343 m), le lac d'Issarlès n'occupe pas, comme on pourrait le croire, le cratère de cet ancien volcan. Il comble par contre un cratère né d'une violente explosion souterraine produite par la rencontre d'une nappe d'eau et d'une colonne de magma montante. La lave en fusion créa en effet, en rejoignant la surface, une fissure par laquelle l'eau pénétra, se transformant en vapeur. Soumise à une pression énorme, celle-ci fit exploser la fissure, et donna naissance à un profond cratère de forme tronconique. Les débris de l'explosion, en retombant, comblèrent en partie la cheminée et formèrent une sorte de croissant en préiphérie. Les eaux anvahirent alors le cratère pour former un lac naturel d'une grande profondeur (138 m) eu égard à sa taille (90 ha). L'explosion qui donna naissance au lac d'Issarlès n'est pas datée à ce jour. Elle se serait produite voilà un million d'années.
Objet de culte au début de notre ère, le lac passa alternativement aux mains des abbayes et des seigneurs jusqu'à la Révolution. Plusieurs projets le concernant furent d'abord sans suite. On envisagea de l'assécher en 1883, de détourner ses eaux dans la Loire, l'Yonne et la Seine pour alimenter la ville de Paris en proie à la sécheresse en 1900. Le projet de centrale hydro-électrique envisagé dès 1919 par la Compagnie électrique Loire et Centre fut réalisé en 1953 par EDF, malgré le classement du lac en 1935. Il consiste à alimenter la centrale de Montpezat grâce à des canalisations souterraines passant sous la ligne de partage des eaux entre l'Atlantique et la Méditerranée. La première conduite relie la Veyradeyre au lac d'Issarlès. Partant du plan d'eau, la seconde conduite rejoint la Loire au barrage de Lapalisse. La troisième descend la Fontaulière où se trouve une centrale hydro-électrique souterraine puis un barrage. Les lâchers d'eau permettent, en période estivale, de grossir le faible débit de la rivière Ardèche. Ils invitent en contre-partie, à s'aventurer avec prudence dans le lit de la Fontaulière entre Montpezat et Pont de Labeaume.
Source : Commune Le Lac d'Issarlès.

 

BARNAS EN 1886


Si la France entière connaît l'histoire de l'Auberge Rouge de Peyrebeille, au travers des nombreux films qui ont présenté cette terrible affaire, peu de gens connaissent l'effroyable affaire de Barnas. C'est grâce aux recherches d'un savoyard, Christian Barbier, passionné d'histoire et d'Ardèche, que cette histoire peut vous être contée.
Claude Faure, propriétaire de 60 ans, vivait dans la maison familiale, avec son frère Jean âgé de 57 ans, et la femme de celui-ci, Rosine Plancher. Les parents des frères Faure n'avaient pas accepté pour bru, Rosine, fille aux mœurs libres, issue d'une famille peu recommandable. Ils avaient donc avantagé Claude dans la répartition des biens familiaux, d'où naquis une haine profonde de la part de Rosine pour son beau-frère Claude.
De plus, si Claude était économe (une petite fortune de 40 000 francs de l'époque), son frère Jean était criblé de dettes et les tensions entre frères ne faisaient que croître, si bien que Claude avait décidé de vendre sa part, pour aller s'installer ailleurs. Il trouva· un acquéreur : la vente devait être signée le 25 mars 1886.
Dès qu'ils eurent connaissance des projets de Claude, Jean et Rosine décidèrent d'empêcher, à tout prix, de laisser conclure l'affaire. Le 15 mars 1886, à 22 heures, alors que Claude s'apprêtait à regagner sa cham-bre, les époux maléfiques, cachés en haut de l'escalier, n'hésitèrent pas à passer à l'acte. Jean, muni d'une barre en fer, asséna un formidable coup sur la tête de Claude, le laissant sans vie.
Après leur forfait, Jean et Rosine descendirent le corps dans l'écurie. Ils appelèrent à la rescousse Jacques Philippe Plancher, le frère de Rosine, ancien gardien de la paix, pour dépecer et découper le corps de Claude au moyen d'une scie, d'une hache et de couteaux.
Rosine fit alors bouillir de l'eau, pour y plonger une partie du cadavre découpé, qu'elle donna ensuite à manger aux cochons. Les restes du corps furent enfouis dans le champ de pommes de terre que possédaient les Faure et près d'une grange située à l'Horesson.
Il fallut alors trouver des explications pour justifier de la disparition de Claude. Jean et Rosine n'hésitèrent pas à faire publier un avis dans les journaux, pour laisser entendre qu'ils recherchaient le disparu, puis tour à tour, indiquèrent que Claude était devenu fou, qu'il était parti à Marseille, puis qu'il était entré dans un couvent... et très rapidement, les époux Faure demandèrent à ouvrir la succession de Claude pour prendre possession de ses biens.
Devant l'attitude troublée des époux Faure, et des contradictions quant à la disparition de Claude, la justice s'empara de l'affaire. Très vite, Rosine avoua le forfait, et s'accusa d'être seule l'auteur du crime afin d'innocenter son mari et son frère et tenta, en vain de se donner la mort. Après maintes confrontations, la vérité éclata. Jean et Rosine Faure avouèrent leur responsabilité dans la tuerie et Jacques Philippe Plancher, l'aide apportée aux assassins pour faire disparaître le corps.
Pendant le procès, les auteurs du méfait furent incarcérés à la prison de Largentière. Jacques Philippe Plancher (frère de Rosine, ex-sergent de police à Paris) s'y donna la mort en s'étranglant de ses propres mains, le 8 octobre 1886.
Le 14 décembre 1886, les époux Faure furent con-damnés aux travaux forcés à perpétuité.
Jean Faure fut déféré au bagne de la Montagne d'Argent, en Gu-ya-ne française. Il y décéda en 9 janvier 1893. Rosine Plancher, épouse Faure, fut incarcérée à la prison de Montpellier. Elle y décéda le 24 mai 1888. Son corps fut donné à la science.
Christian Barbier

 

COLAPSOLOGIE
EN DROME-ARDECHE
ET OLIVIER DE SERRES.


Excusez ce gros mot qui sera à la mode en 2020. Dans les années 70, je veux dire au siècle et au millénaire dernier, on parlait tout simplement de retour à la terre, lorsque les gens fuyaient la ville pour aller vivre à la campagne, mais aujourd'hui les mots savants sont de rigueur : plus ils sont compliqués, plus les gens qui les prononcent se croient intelligents... Votre almanach favori se doit de vous informer des nouvelles tendances. Comme il sera conservé parmi les livres, dans quelques centaines d'années, ses futurs lecteurs se moqueront de notre bêtise, non ?
Toutefois rappelons-nous que l'Ardèche a été le fer de lance du même engouement il y a 60 ans (Étiez-vous nés ?). C'était le mouvement hippie et on a taxé aujourd'hui ces chevelus libertaires de néo-paysans, encore un mot qui n'avait pas cours à l'épo-que. Voici un peu l'histoire de cette aventure qui perdure et pourrait avoir une énorme recrudescence dans les années à venir avec cette nouvelle vague " cataclys-mique " car pour certains, la fin du monde étant proche, il faut dès aujourd'hui apprendre à vivre en autonomie. Il peut y avoir une corrélation avec la notion de décroissance mais ceci nous amènerait à d'autres considérations.
Après mai 1968, le changement n'ayant pas été possible par la " Révolution ", de nombreuses personnes ont décidé de la vivre loin de tout. Mais pourquoi l'Ardèche a-t-elle été si prisée ?
Catherine Rouvière, auteure du livre " Retourner à la terre ", donne une explication intéressante, nous la citons abondamment car son travail est remarquable : " Ces montagnes avaient été touchées par un exode rural massif : les paysans de la région quittaient des terrains pentus et difficilement cultivables. Le prix dérisoire du foncier motiva donc une grande partie des futures communautés. S'y ajoutait la sauvage beauté de ces petites montagnes forestières et l'image d'une ter-re de luttes : celles des Camisards et de la Résistance".
Rappelons aussi que la protestante ardéchoise, Marie Durand avait inscrit ce mot " résister " sur les murs de sa prison d'Aigues Mortes. Pendant 37 ans, on lui demanda juste d'assister à une messe et elle a invariablement répondu " non ". Comme on dit en Ar-dè-che : " quand on a quelque chose dans la cabetche (la tête), on ne l'a pas ailleurs (certains disent dans les pieds) ".
Nous avons aussi une autre explication : le journal : " La Gueule ouverte ", écolo de la première heure, avait un rédacteur particulièrement productif : Arthur, qui habitait à Montélimar, et écrivait de belles lignes sur notre campagne.
Catherine Rouvière, quant à elle, nous décrit quatre vagues : "1- La vague post-1973 : son discours était " plus écolo que révolutionnaire ". L'idée du changement imminent de société n'était plus crédible et il s'agissait alors de construire une alternative durable. 2- La vague post-1985 : elle concernait un certain nombre de professionnel/les (profes-seur/es, infirmier/es, etc.) qui cherchaient à quitter la ville pour changer de mode de vie sans pour autant opérer de reconversion. 3- La vague post-1995 : elle concernait des personnes précaires, dont certaines se sont raccrochées aux réseaux de solidarités locales. 4- La vague post-2005 : plus politique que les deux précédentes, elle renouait avec un discours de changement radical de société, porté d'une part par les altermondialistes, de l'autre par de jeunes écolos aux pratiques quotidiennes alternatives. "
Cette analyse brillante nous explique que ces retours ont été très éphémères et que très peu ont perduré. Les premiers " chevelus " ont été moyennement accueillis par les autochtones qui bien souvent ne voulaient pas vendre leur terre.
En Ardèche, il est connu qu'on cultive les cailloux et le... touriste mais qu'on ne vend pas.
L'histoire de Pierre Conti et cette expérience ardéchoise qui a fini dans le sang nous a aussi montré les limites de cette aventure. Il est facile de vouloir aller élever des chèvres en Ardèche et de cultiver son lopin de terre mais la réalité est plus âpre et compliquée. On ne s'improvise pas cultivateur, encore moins éleveur ! Chaque métier est compliqué et même à l'heure où tout le monde veut s'improviser spécialiste après un stage de deux ou trois mois, le retour au réél est parfois douloureux.
Malheureusement, les faits sont têtus. Conti en est venu à braquer d'abord des épiceries, puis des banques pour survivre car les poireaux ne poussaient pas facilement sur les rochers ardéchois ! Pourtant sur le papier tout était facile. Perrette et le pot au lait est toujours là pour nous ramener à la dure réalité.
Pourtant, il y a 400 ans, (on a fêté en juillet 2019 le 4e centenaire de la mort d'Olivier de Serres), notre gloire ardéchoise avait publié son fameux " Théâtre d'agriculture et mesnage des champs " (première édition en 1600) où il nous expliquait en long et en large comment vivre harmonieusement avec la nature et en totale autarcie ! Écologiste de la première heure qui commence à être redécouvert, il avait fait une somme de tous les livres d'agriculture parus avant lui. Son livre fut un best-seller et a été publié de très nombreuses fois de son vivant. Bonaparte avant de devenir Napoléon fit rééditer en 1804 ce magnifique traité d'agriculture qui n'a pas pris une ride ! Pour la facilité de lecture, la Bouquinerie a réédité une nouvelle version pour ce 400e anniversaire. Écrite en français moderne, elle a été abrégée car l'édition originale a plus de 1000 pages. De nombreuses illustrations agrémentent cette nouvelle version dont nous recommandons la lecture et ne résistons pas au plaisir de vous donner des extraits... histoire de vous encourager à cultiver votre jardin.
René Adjémian

 

 

LA CUISINE 2020 de MICHELE SAINT-ALBAN


Auteure de nombreux livres de cuisine ardéchoise et drômoise qui sont des best-sellers, notre chef attitrée vous livre pour la 26e année ses dernières recettes. N'oublier pas aussi de regarder les doubles pages de recettes après chaque saisons dans le calendrier.

D'autres recettes sont proposés en encart entre chaque saisons du calendrier


L'épinard
L'épinard, qui est tellement apprécié de nos jours, ne l'était pas autant quand il fut introduit chez nous, depuis la Perse, sans doute par les Croisés.
C'est Catherine de Médicis qui l'a fait apprécier de ses contemporains, à la Renaissance. Ce légume, de la famille des chénopodiacées, était surtout con-sommé pendant le Carême, et donc associé à une idée de jeûne et de privation. De nos jours encore, on le cuisine très souvent " à la florentine".
Sa pollinisation se fait par le vent, des pieds différents portent soit des fleurs mâles, soit femelles.
Sous climat tempéré, l'épinard se cultive toute l'année. Selon la date des semis, on a des épinards annuels ou bisannuels.
La France est classé au 6e rang des pays producteurs après des pays comme États-Unis et la Chine. Petit cocorico...

Une légende tenace fait de l'épinard la meilleure source de fer alimentaire. On ne connaît pas exactement son origine, mais ce n'est qu'en 1982 que la " supercherie " fut dévoilée. De plus, les épinards contiennent une grande quantité d'acide oxalique qui inhibe l'assimilation du fer. Il faut savoir que le fer est beaucoup mieux absorbé en présence de vitamine C. Ma mère arrosait mes épinards de jus de citron. On peut également manger les jeunes pousses en salade avec des segments d'oranges ou de clémentines. C'est très bon.
Attention, cela ne veut pas dire que l'épinard, avec moins de fer que prévu, est sans intérêt. Non car il contient d'autres petites choses qui rende sa consommation très intéressante.
L'épinard, par exemple est riche en nitrates, transformés en nitrites par des bactéries situées dans la bouche, ils participent à la vasodilatation et à la fluidification du sang, permettant une meilleure oxygénation de certaines zones du cerveau. De là à dire qu'un apport quotidien préviendrait la démence et la baisse cognitive, il n'y a qu'un pas, vite franchi par les amateurs d'épinard.
L'épinard est également une des meil-leures sources connues de vitamine B9 ou acide folique, qui aurait une bonne influence sur le développement fœtal. Donc, ce légume ne doit pas être boudé par les femmes enceintes, au contraire, il doit faire partie de leur régime quotidien, cuit de préférence si la prégnante n'a pas eu la rubéole.
L'épinard est très simple à préparer. Il faut l'équeuter, le rincer et le cuire dans très peu d'eau ou à la vapeur. Pour celles ou ceux qui ont peu de temps, les épinards congelés font merveille(s). En effet, l'équeutage est assez long. Bien sûr, les jeunes pousses n'ont pas de queues à ôter, mais les plus grosses feuilles ont des queues un peu coriaces qu'il vaut mieux couper. Avoir un sac de ce légume dans son congélateur permet d'en prélever la quantité nécessaire, à mesure des besoins et aussi souvent qu'on le veut.
C'est un légume peu calorique, si on ne compte pas la crème ou le fromage qui peuvent entrer dans la composition des recettes : 21.5 Kcal pour 100 g de légume cuit. Qui dit mieux ?
Donc cuisinons ce légume sans nous gêner.


Pain d'épinard
au chèvre frais

500 g d'épinards en branche,
6 feuilles d'oseille,
2 c. à s. de farine,
4 œufs,
30 g de beurre,
15 cl de crème légère fraîche,
15 cl de lait,
1 fromage de chèvre frais,
1 pointe de noix de muscade,
Sel, poivre.

Laver et équeuter les épinards. Dans une casserole, faire fondre le beurre, y déposer les épinards et l'oseille et faire fondre à feu doux pendant 10 minutes en brassant de temps en temps.
Fouetter les œufs en les faisant doubler de volume, ajouter la farine tamisée, en pluie, homogénéiser. Ajouter la crème, le fromage coupé en petits dés.
Verser sur les épinards, mélanger et rectifier l'assaisonnement. Ajouter la pointe de noix de muscade.
Verser l'appareil dans un moule à cake bien beurré.
Mettre au four à 190° pendant 20 mi-nu-tes, puis à 180° pendant 20 minutes.
Laisser tiédir et déguster en accompagnement d'une salade composée.

Épinard à la florentine
6 œufs,
1 kg d'épinards,
2 gousses d'ail,
3 tranches de pain complet,
3 brins de thym,
1 pointe de noix de muscade,
50 g de beurre,
Huile de tournesol,
1 c. à s. de crème épaisse,
Sel, poivre du moulin.
Beurrer 3 plats à œufs individuels.
Peler les gousses d'ail, les réduire en pulpe. Faire chauffer l'huile et y faire macérer l'ail pendant 30 minutes.
Couper chaque tranche de pain en quatre. Les faire dorer dans l'huile passée au chinois. Saupoudrer de thym.
Trier et laver les épinards, les é-queu-ter si nécessaire.
Dans une casserole, faire fondre le beurre, y déposer les épinards, saler et les faire fondre à feu doux et à couvert en brassant de temps en temps.
Puis mettre à feu plus vif pour faire évaporer l'eau rendue. Ajouter la crème et brasser.
Répartir les épinards dans chacun des plats à œufs, déposer dans cha-que, 2 œufs, saler et poivrer.
Mettre les plats au four à 180° pendant 10 minutes, le blanc doit être pris.
Servir avec les croûtons de pain dorés.


Salade d'épinards
à l'orange

250 g de jeunes pousses d'épinards,
1 petit concombre,
10 radis,
1 orange,
1 oignon nouveau,
2 c. s. de graines de sésame,
vinaigrette :
2 c. à s. d'huile d'olive,
2 c. à c. de jus de citron,
1 c. à s. de sauce soja,
1 c. à s. de sauce tahine,
1 c. à s. de mélasse de grenade,
Sel, poivre.
Laver les légumes.
Peler le concombre, le couper en deux, l'égrener à l'aide d'une cuillère et le couper en petits dés.
Couper les radis en rondelles.
Émincer l'oignon.
Peler l'orange à vif, et en prélever les segments sans la peau, réserver le jus.
Battre au fouet tous les éléments de la vinaigrette et y ajouter le jus de coupe de l'orange.
Dans les assiettes, déposer les pous-ses d'épinards, ajouter quelques rondelles d'oignons et de radis, parsemer de dés de concombre. Avant de servir, disposer des segments d'oran-ge et arroser d'un peu de vinaigrette, et de graines de sésame.
Servir avec du pain de campagne.
Velouté d'épinards
700 g d'épinards,
3/4 de litre de bouillon de poule,
50 g de beurre,
Crème fraîche épaisse,
Fromage râpé,
Sel, poivre.
Laver les épinards, en ôter les plus grosses queues.
Dans une casserole à fond épais, faire fondre le beurre, déposer les épinards et les faire fondre à feu doux, en remuant à la cuillère de bois.
Verser le bouillon de poule, porter à ébullition, baisser le feu et laisser cuire 5 minutes. Saler, poivrer.
Verser le tout dans un blinder, ajouter 2 c. à s. de crème fraîche épaisse, une petite poignée de fromage râpé et mixer. Rectifier l'assaisonnement et servir bien chaud.
On peut remplacer le fromage râpé par du Picodon ou de la tomme de Coucouron et décorer les assiettes de jeunes pous-ses.

Un des plats favoris des Grecs est la spanakopita, une tourte aux épinards. Je ne résiste pas à la tentation de vous donner une de ses recettes en la mettant à la mode ardéchoise. C'est très bon et ça fait aimer les épinards aux petits enfants.


Spanakopita

12 feuilles de filo rectangulaires,
1 kg d'épinards,
2 oignons blancs frais,
1 gousse d'ail,
1 bouquet de persil,
3 œufs,
2 fromages de chèvre frais,
5 c. à s. de farine,
Beurre,
Sel fin.
Laver et équeuter les épinard. Les faire blanchir 3 minutes dans une grande quantité d'eau bouillante. Les égoutter, les presser fortement pour en extraire l'eau et les hacher grossièrement au couteau.
Peler l'ail et les oignons, les hacher finement, avec le persil.
Écraser les fromages à la fourchette.
Battre les œufs en omelette.
Dans un saladier, mélanger les épinards avec le mélange oignons, ail et persil. Ajouter les œufs, puis la farine tamisée en pluie, mélanger délicatement et ajouter le fromage. Rectifier l'assaisonnement.
Faire fondre le beurre.
Beurrer une plaque du four, y déposer une feuille de filo, la beurrer légèrement au pinceau, recommencer avec 3 autres feuilles.
Déposer de petits tas de préparation aux épinards. Recouvrir d'une feuilles de filo en repliant légèrement les bords, la beurrer et recommencer l'opération jusqu'à épuisement de la farce. Recouvrir alors de 3 ou 4 feuil-les de filo en badigeonnant de beurre chaque couche.
Bien tasser avec les mains sans écraser. Inciser la surface avec un cou-teau pointu en délimitant des parts.
Mettre au four à 185° pendant 30 à 40 minutes, la pâte doit être bien dorée.
Se mange tiède avec une salade, ou froide. On peut la repasser au four le lendemain pour lui redonner du croustillant. Bon voyage !
En Grèce, la spanakopita se fait avec de la fêta, bien sûr, et le persil est remplacé par l'aneth mais notre fromage de chèvre ne dépare pas cette recette, et la liberté est dans la cuisine.


AUTRES RECETTES DE LA CHEF


Côtelettes d'agneau
en caillette
8 côtelettes d'agneau,
4 côtes de blettes nouvelles,
1 petit oignon blanc,
2 gousses d'ail,
1 bouquet de persil plat,
2 feuilles de sauge,
2 petites poignées de fromage râpé
1 C; à s. de crème fraîche épaisse,
2 c. à s. de flocons d'avoine,
500 g de crépine,
Huile d'olive,
Sel, poivre du moulin.
Laver les blettes, réserver les feuilles, et effiler les côtes en les coupant en petits tronçons.
Peler et hacher finement les aulx et les oignon. Hacher les feuilles de persil.
Dans une casserole à fond épais, verser 2 c. à s d'huile d'olive, y faire revenir les oignons hachés, l'ail, la sauge et le persil. Ajouter les feuilles de blettes coupées au couteau.
Faire cuire le tout une dizaine de minutes. Ajouter ensuite le fromage et la crème. Remuer. Saupoudrer de flocons d'avoine qui doivent absorber l'eau de cuisson et épaissir la farce.
Travailler le toute à la cuillère de bois sur feu doux. Si nécessaire ajouter 2 ou 3 cuillérées de lait.
Rectifier l'assaisonnement.
Rincer et couper la crépine en 8 morceaux à l'aide d'un ciseau.
Saler légèrement les côtelettes les dégraisser soigneusement et décharner les manchons. Étaler de la farce aux herbes de chaque côté et les envelopper de crépine
Les déposer dans un plat en terre, poivrer. Mettre au four 30 minutes à 195°.
Retirer les côtelettes du plat de cuisson. Les égoutter sur une grille et les réserver au chaud,.
Dans une casserole, faire un roux en prélevant 3 c. à s. de la graisse rendue par la crépine. Mélanger à 3 ou 4 c. à s. de farine, et mouiller avec de l'eau en battant au fouet. Ajouter 1/4 de fromage de Coucouron coupé en dés, et le faire fondre dans la préparation. Rectifier l'assaisonnement et poivrer.
Ajouter ensuite les côtes de blette et bien mélanger.
Se déguste bien chaud.


Cailles au foie gras

Les cailles sont généralement vendues prêtes à cuire. Leur prix est fonction de leur qualité d'élevage. Préférez les cailles label Rouge qui certifie une densité plus faible au mètre carré et une alimentation principalement à base de céréales. Donnez également la priorité aux élevages locaux de petite taille.
4 cailles de 200 g environ,
45 g de foie gras frais et cru,
4 beaux foies de volaille,
1 barde de lard fumé,
1 pain de mie du boulanger,
1 gros oignon jaune,
10 cl de cognac,
Huile de colza,
Beurre,
Sel, poivre.

Peler et hacher l'oignon. Couper le lard et les foies de volaille en morceaux.
Diviser le foie gras en cinq morceaux, un pour chaque caille et un pour la farce.
Dans une poêle, faire chauffer 1 c. à s. d'huile de colza, y faire revenir l'oignon, les foies et le lard. Saler et poivrer. Verser 5 cl de cognac chaud et faire flamber.
Passer tous les ingrédients et 20 g de foie gras cru, au hachoir à grille fine. Malaxer la farce obtenue et rectifier l'assaisonnement. Ajouter du thym.
Garnir chaque caille des 2/3 de la farce en incluant au milieu un gros dé de foie gras. Les ficeler, les badigeonner d'une noisette de beurre et les ranger dans une cocotte.
Mettre au four 20 à 25 minutes à 210°. Baisser à 190° en fin de cuisson. Elle doivent être bien dorées.
Couper le pain de mie en tranches de 2 cm d'épaisseur. Les beurrer recto-verso et les faire dorer dans un appareil à croque-monsieur.
Tartiner chaque tranche d'un peu de farce restante, superposer 3 tranches et poser une caille sur le dessus. Enfourner encore pour 8 à 9 minutes.
Déglacer les sucs de cuisson avec le cognac restant, faire réduire et en napper les cailles. Servir bien chaud.


Pommes au riz
6 belles pommes golden ou gala,
160 g de riz rond,
50 cl de lait entier,
25 cl de crème fraîche,
2 jaunes d'œufs,
120 g de sucre roux,
35 g de beurre,
1 gousse de vanille.
Laver les pommes, couper un chapeau sur chacune. Épépiner et creuser les pommes en recueillant leur chair et en laissant une épaisseur de 2 cm.
Laver le riz à grande eau. Le plonger dans une casserole d'eau bouillante légèrement salée quelques minutes puis l'égoutter.
Mélanger le lait et la crème fraîche, ajouter la gousse de vanille fendue et grattée. Porter à ébullition et verser le riz. Remuer à la cuillère de bois et faire cuire à feu très doux 35 minutes en brassant de temps en temps.
Ajouter le sucre, la chair des pom-mes coupée en dés. Mélanger et faire cuire encore 10 minutes. Retirer la gousse de vanille.
Hors du feu, incorporer les œufs battus. Bien mélanger.
Remplir chaque pomme de la préparation, couvrir du chapeau, et les disposer dans un plat à four.
Déposer une noisette de beurre sur chaque pomme, les saupoudrer de sucre et verser 1/2 verre d'eau chaude au fond du plat.
Mettre au four 30 minutes à 195°. Servir tiède avec le reste de riz au lait.


Crumble de poires
au chocolat
75 g de farine semi-complète,
75 g de sucre roux,
85 g de beurre mou,
100 g de cacao en poudre,
4 poires pas trop mûres,
80 g de chocolat noir.

Laver et peler les poires. Les épépiner et les couper en dés plus ou moins régulier.
Dans une jatte, mélanger 50 g de sucre avec la farine tamisée et le cacao. Battre au fouet. Ajouter 60 g de beurre mou, coupé en gros dés. Malaxer du bouts des doigts de manière à obtenir un sable grossier.
Dans un plat en terre allant au four, disposer les morceaux de poire, recouvrir de la pâte à crumble et mettre au four 35 minutes à 185°.
Entre-temps, faire fondre le chocolat coupé en carrés au bain-marie avec 15 g de sucre. Le remuer de manière à obtenir une préparation brillante.
Servir le crumble tiède, arrosé de sauce au chocolat.

 

RUY BLAS A GRIGNAN
En 2019, les 33e fêtes nocturnes du château de Grignan accueillaient Victor Hugo avec Ruy Blas. Nous n'étions pas très enthousiaste pour aller écouter une pièce en alexandrin crée en 1838. C'était sans compter sur le génie du plus grand écrivain du XIXe siècle : l'auteur des Misérables et des Contemplations, auteur de romans, de poésies et de pièces de théâtre qui sont toujours d'actualité ! Jugeons-en ici, car nous l'avions oublié ou jamais bien su, mais Ruy Blas est une belle satyre, intemporelle finalement : un amour... impossible sur fond de tragédie sociale. Ruy Blas, simple laquais, devient un ministre de la Reine d'Espagne et ne manquera pas de dénoncer les turpitudes de la cour, des grands qui s'approprient toutes les richesses du pays en pressurant toujours et un peu plus les pauvres.
Que de belles scènes jouées par des acteurs de grand talent qui vous font passer ce langage versifié en douze pieds comme de la prose. Noémie Gantier qui joue et même surjoue la Reine est une merveille, elle porte la pièce par une présence incomparable. Son entrée, sous le porche du Château de Madame de Sévigné, dans un costume d'idole dont ses servantes vont la dépouiller pour qu'apparaisse sous les ors de la reine la femme qu'il dissimule, est un moment grandiose que je ne cesse de faire défiler dans ma tête. François Deblock est un Ruy Blas fort crédible. Une mention spéciale à Thierry Bosc qui fait vivre son Don Salluste. Quand à Jean Christophe Quenon, son Don César surpasse celui joué par Depardieu, n'en jetons plus ! La mise en scène d'Yves Beauchesne a su revisiter la pièce et nous la faire vivre de brillante façon avec une scénographie astucieuse. Pas une seconde on ne s'ennuie ! Et que dire de la scène des masques qui dissimulent chacun des grands ministres, pilleurs de l'Espagne (voir en annexe le fameux extrait : " bon appétit, messieurs ". Les costumes de Jean-Daniel Vuillermoz sont somptueux et il faut ici le noter, car sous prétexte de modernité, on fait aujourd'hui bien souvent jouer les acteurs en pyjama, tee-shirt ou jean, même à l'opéra ! Nous avons aussi été très ému pas les chants et les parties musicales créées par Camille Rocailleux qui entrecoupent cha-que acte : les chants répercutés et magnifiés par les murs du château sont envoûtants et exécutés de façon magistrale ! Un petit clin d'oeil à l'air du temps avec à un magnifique moon walk ! Tout est millimétré. Bra-vo. On vous laissera apprécier le texte d'Hugo dans un encadré de cet article dont la fameuse tirade : " Bon apétit messieurs..."
Il faut dire que ce lieu est magique. Nous recommandons au spectateur de venir un peu avant pour dîner au Bar du Bosquet sur l'esplanade qui embrasse une vue à 360 degrés. Les seigneurs savaient vivre et vous pouvez aussi en profiter en dégustant des produits typiquement régionaux devant ce paysage magnifique. Le mont Ventoux est au bout des doigts.
Pour commencer cette belle journée, nous recommanderons aussi la visite du château que nous avons pu faire en milieu d'après midi. Arthur Millet, médiateur culturel (on ne dit plus guide), a su enchanter les pas de la Marquise qui écrivait à sa fille adorée. Madame de Sévigné nous a laissé ses lettres qui ont fait sa gloire. People avant la lettre, ses missives sont un précieux témoignage de la vie de la Cour au temps de Louis XIV. Nous avons pu noter que le château s'embellit d'années en années car l'ayant visité il y a plus de 30 ans, nous avons pu constater un net et sublime progès dans l'aménagement. De nom-breu-ses tapisseries d'époque égayent les murs sans parler des nombreux lits et mobiliers anciens (voir les photos dans cet article). 1500 personnes passent en pleine saison à Grignan et nous nous réjouissons de cette belle initiative culturelle qui nous fait revivre ces temps anciens où l'aristocrate marquise disaient qu'elle se sentait seule lorsqu'il n'y avait que 100 personnes dans ce château.
René et Michèle Adjémian

 

[Ruy Blas, premier ministre du roi d'Espagne, surprend les conseillers du roi en train de se partager les richesses du royaume.]
RUY BLAS, survenant.
Bon appétit, messieurs !
Tous se retournent. Silence de surprise et d'inquiétude. Ruy Blas se couvre, croise les bras, et poursuit en les regardant en face.
Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
Donc vous n'avez pas honte et vous choisissez l'heure,
L'heure sombre où l'Espagne agonisante pleure !
Donc vous n'avez ici pas d'autres intérêts
Que remplir votre poche et vous enfuir après !
Soyez flétris, devant votre pays qui tombe,
Fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe !...

 

Madame de Sévigné
Née Marie de Rabutin Chantal en 1626, elle est orpheline de père à 18 mois (percé de 17 coups de lance à la bataille de l'île de Ré). Elle perd sa mère à sept ans mais recevra une excellente éducation dans sa famille maternelle en ayant accès aux plus belles bibliothèques de l'époque. Danse, chant, équitation, apprentissage des langues... elle excelle en tout et particulièrement en littérature. Elle se marie avec Henri de Sévigné qui lui donne son nom et deux enfants dont Françoise Marguerite qui épousera François de Castellane-Adhémar, comte de Grignan.
Veuve à 25 ans, après sept ans de mariage, elle se gardera bien de prendre un second mari car elle est heureuse de sa liberté et tient à en profiter ainsi que de son indépendance financière ! A cette époque ne l'oublions pas les femmes mourraient en couche comme des mouches !
Elle séjournera en Bretagne et en Bourgogne où elle a des châteaux mais c'est à Grignan qu'elle va retrouver sa fille chérie à laquelle elle écrit ses belles lettres qui seront par miracle conservées. Elle décrit pas le menu tous les potins de la Cour. Cette chroniqueuse de son temps est une belle épistolière, échotière qui observe tout. A elle seule c'est "Voici" mais au XVIIe. Elle est à la cour, pas dans les antichambres, le Roi lui parle ! Elle se répand :
" Cela est immense, c'est Paris, c'est la Cour, c'est l'Univers...", " Je reviens de Saint-Germain, toute la France y était ", " Jamais il ne s'est fait tant de dépenses au triomphe des empereurs qu'il y en aura là, rien ne coûte, on reçoit toutes les imaginations sans regarder à l'argent ", " Il y aura pour mille écus de jonquilles..."
Rien ne nous est épargné et surtout pas les amourettes et coucheries du Roi Soleil, de sa Cour, des maîtresses...
" Leurs majestés sont à table car, à trois heures, le Roi, la Reine, Monsieur, Madame, Mademoiselle, tout ce qu'il y a de princes, de princesses, Madame de Montespan, toute sa suite, tous les courtisans, toutes les dames, enfin ce qui s'appelle la Cour de France, se trouve dans ce bel appartement du Roi que vous connaissait. Tout est meublé divinement. Tout est magnifique. "
On jouait au reversi : " Mille louis sont répandus que le tapis, il n'y a point d'autres jetons..."
Elle raconte la mort de Vatel le cuisinier du Roi le 23 avril 1671 : " Voyant à huit heures ce matin, que la marée n'était point arrivée, n'a pu souffrir l'affront qu'il a vu qu'il l'allait accabler... en un mot il s'est poignardé."
C'est aussi une journaliste qui va au devant des ragots : " Je m'en vais faire un tour en ville pour voir si je n'apprendrai rien qui puisse vous divertir... Vous savez comme j'aime à rassembler les rogatons pour vous divertir."
La Marquise est à la pointe de la mode et se plie aux usages du temps : aujourd'hui on " tapenade " on ne met plus de la pom-made sur les cheveux, " c'est bien vieux ". Pour le chocolat qui avait fait un tabac, tout à coup c'est ringard : " Tous ceux qui m'en disaient du bien m'en disent du mal. On le maudit, on l'accuse de tous les maux qu'on a ; il est la source des vapeurs et des palpitations ; il vous flatte pour un temps et puis vous allume tout d'un coup une fièvre continue, qui vous conduit à la mort..."
Elle parle aussi de son Grignan : " N'y a-t-il point de balustres à vos balcons ?" " Un beau château, un bel air, de belles terrasses, une trop bonne chère..." "... Cette vie est trop douce, et les jours s'écoulent trop tôt, et l'on ne fait pas pénitence..."
Nous ne résistons pas à la citer encore et encore mais comment résumer ses 1120 lettres dont 764 à sa fille ? Nous finirons par ces propos culinaires, elle qui avait été qualifiée de dame confiture de la littérature française : " Cette cruelle et continuelle chère : des perdreaux tous nourris de thym, de marjolaine et de tout ce qui fait le parfum de nos sachets : il n'y a point à choisir. J'en dis autant de nos cailles grasses, dont il faut que la cuisse se sépare du corps à la première semonce... Et les tourterelles toutes parfaites aussi. Pour les melons, les figues et les muscats, c'est une chose étrange : si nous voulions par quelque bizarre fantaisie trouver un mauvais melon, nous serons obligé de le faire venir de Paris : il ne s'en trouve point ici. Les figues blanches et sucrées, les muscats comme des grains d'ambre que l'on peut croquer, et qui vous feraient fort bien tourner la tête si vous en mangiez sans mesure, parce que c'est comme si l'on buvait à petits traits du plus exquis vin de Saint-Laurent. Mon cousin, quelle vie ! "
Le 17 avril 1696, c'est dans ce château que la belle marquise s'éteint à 70 ans, elle qui disait quelques temps avant à sa fille : " Cela me dégoûterait bien de mourir en Provence ! " Elle fut enterrée dans une crypte souterraine, à l'ombre du château, à gauche de la collégiale de Grignan.

 

Horoscope pour tous les signes : extrait

Bélier
21 mars au 19 avril
En début d'année, vous aurez tendance à vous poser des question et à vous faire du cinéma sur votre évolution, vos per-spectives et autres "joiseusetés". Quand vous aurez compris, au printemps, que vous avez toutes les cartes dans votre main et qu'il vous suffit juste de vous bouger un peu... alors vous allez faire des étincelles et tout ira pour le mieux. Yaka !!! En amour, tout neuf n'est pas forcément tout beau ! Pour votre santé, pensez à recharger vos batteries. De l'autodiscipline !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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